Le retour

Jean Hervey rentre chez lui. C’est un bourgeois fortuné. Il a réussi. On envie son existence. Il croise des ouvriers. La porte de son hôtel particulier s’ouvre. Une domestique lui enlève son chapeau et son manteau. Il parcoure sa grande demeure. Tout est sobre et triste. Il monte un étage et se rend dans son bureau. La maison est froide. Une lettre l’attend. Il ne trouve pas ses lunettes. Il se sert un verre d’alcool. Il lâche la carafe. Gabrielle est partie. Elle le quitte pour un autre homme. Nous sommes mercredi, c’était il y a cent ans.

Gabrielle revient finalement. Elle est effondrée. Elle n’a pas eu le courage de quitter Jean. Ils sont mariés depuis plus de dix années. Elle est résignée. Il ne comprend rien. Tout bascule. Le personnel de maison est déjà au courant. Ils reçoivent le lendemain. La maison est habituée à recevoir son cercle d’habitués le jeudi soir. On doit recevoir pour exister. On dîne, écoute, rencontre, dissimule. Les mots sont cruels.

Le noir et blanc alterne avec la couleur, la musique est presque trop entêtante. Les violons sont violents. Les titres ressemblent à ceux d’histoire sans parole. C’est « Gabrielle », de Patrice Chéreau, avec Pascal Greggory et Isabelle Huppert, adapté de la nouvelle « Le Retour » de Joseph Conrad.
Le jeu des acteurs est magistral. Isabelle Huppert (Lion spécial d’interprétation à la dernière Mostra) est sublimée par l’œil de Chéreau.

Chéreau et Greggory étaient présents hier soir. Ce film à profondément marque Pascal Greggory.

Il était encore tout ému.

Et moi je me suis bien rattrapé, après avoir vu une série de bonnes grosses daubes, de « Ma sorcière bien aimée » à The Island ».

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