Budapest

Dans la série « les week-ends culturels avec Maman », départ pour Budapest vendredi dernier. Nous arrivons en avance (comme d’habitude avec ma mère, c’est maladif). Ça tombe bien, l’avion a du retard. Après un embarquement « on time », nous poirotons près d’une heure en cabine avant d’enfin décoller. Air France est généreuse avec nous et nous offre une collation dégueulasse. Depuis la fusion avec KLM, les coûts sont réduits et le voyageur trinque. Le service frise de plus en plus le low-cost.

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Je suis de mauvais poil. Le vol dure deux petites heures et nous atterrissons enfin vers 1h00 de l’après-midi.

Apprécier la ville n ‘est vraiment pas évident au premier coup d’œil. Lorsque l’avion amorce son virage à l’approche de la ville, le hublot ne révèle déjà guère que d’austères cités ouvrières et de vilaines friches industrielles. Étant passé par Prague il y a quelques mois, le contraste semble saisissant. Alors que la chaleureuse capitale de la République Tchèque ressemble à un gros gâteau multicolore, Budapest semble grise et austère. Pourtant, après avoir passé trois jours dans cette capitale, je dois avouer que mes premières impressions étaient totalement fausses. Budapest est une ville vicieuse. Elle se mérite et se laisse désirer. Un long week-end ne suffit pas pour visiter la cité. On tombe tout simplement amoureux et l’on pense déjà à la prochaine visite.

Il fait beau mais froid. -5°C. Nous sortons de l’aéroport et tentons de trouver un taxi. Mais attention, pas n’importe lequel. D’après les guides, le taxi est bien plus direct que le bus ou le métro mais surtout bien plus risqué. Parmi les nombreux chauffeurs qui stationnent devant l’aéroport, quelques-uns sont des escrocs prêts à conduire le touriste dans une lointaine friche industrielle pour mieux le racketter ou le détrousser. Nous ne cherchons pas à savoir si ce conseil est vrai ou faux et décidons de prendre un bus censé nous mener au métro. Nous achetons donc deux tickets pour le bus municipal BKV (le Reptér) qui relie en 20 minutes l’aéroport de Ferihegy à la station de métro Kobanya-Kipest, le terminus de la ligne bleue M3 qui dessert le centre de Pest. Ces tickets s’achètent chez le marchand de journaux pour moins d’un euro. Contrairement à Prague, le dialogue semble plus aisé. La langue est un mélange de sonorités allemandes, slaves et turques (tout du moins à mon oreille). En gros des « gluglus » turcs mélangés à des ka, ke, ké, rt et à de nombreux mots importés et transcrits phonétiquement en hongrois. Et c’est plutôt joli et sympathique à entendre.

Le bus est un mieux machin qui fait de nombreux arrêts au milieu de nulle part. Pourtant, il y a toujours quelqu’un qui monte et il se retrouve très vite bondé. Nous arrivons à la station de métro. Une charmante dame parlant un français impeccable nous guide et nous indique la station la plus proche de notre hôtel, « Kalvin ter ». La rame de métro est vieille et ressemble à un vieux train de banlieue. Mon patron m’avait pourtant vanté les mérites du métro. Avant d’arriver au quai, nous passons devant de nombreuses boutiques vieillottes. J’ai l’impression d’avoir débarqué en Syldavie. Et hop, on composte.

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Nous descendons du métro et arrivons place Kalvin. C’est une place centrale. A l’ouest, on trouve Belvaros ou le cœur de la cité de Pest, à l’est s’étendent la rue Krudy et le nouveau quartier bobo. C’est un mélange de sérieux et de bohème où l’on trouve quelques musées et un gigantesque marché couvert sentant le piège à touristes. Nous ne nous attardons pas et prenons le chemin de notre hôtel via la rue Vamhaz et arrivons face à un magnifique pont (Szabadsag-hid), le « pont de la liberté » inauguré à la fin du XIX è siècle sous le nom de pont François-Joseph. Il porte, au sommet de chaque flèche métallique, un oiseau de proie aux ailes déployées, le « Turul », symbole mythique hongrois. On peut observer un magnifique panorama de ce pont. Le beau Danube bleu s’offre enfin à nous. Nous pouvons voir d’un seul coup d’œil la citadelle, le palais impérial et le gigantesque Parlement.

Il n’est que 14h00 mais le soleil semble déjà se coucher. Nous terminons notre marche et arrivons enfin à notre hôtel, le Gellert, ensemble imposant construit en hommage aux thermes au début du siècle dernier. Un grand sapin trône au centre du hall d’accueil.

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Le concierge nous donne notre clef. La chambre est bien placée, à l’avant-dernier étage. Nous donnons sur la colline de la citadelle et sur le Danube.

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Nous tentons une sortie et longeons le Danube en direction du pont Erzsebet. Nous passons devant la statue monumentale de Saint-Gérard (Gellert). Nous prenons le pont. Cet édifice contemporain nous permet de rejoindre les rives de Pest. C’est le centre de la cité. C’est également le centre touristique blindé de boutiques proposant affreux T-shirts, cartes postales clinquantes et autres bibelots. Nous nous engouffrons dans la ville au hasard. Nous prenons l’avenue Rakoczi. Au loin se trouve la gare . Nous bifurquons et longeons l’avenue Erzsebet pour arriver à une grande place, la place Oktogon. Manque de chance, nous ne trouvons que des artères quasiment vides. Les magasins sont fermés et de nombreux (et magnifiques) immeubles sont laissés à l’abandon. C’est très curieux. On se damnerait pour occuper de telles constructions à Paris. Ici, beaucoup de logements semblent vides. Les façades ne sont pas ravalées. Les pierres sont grises. L’ensemble est désespérément triste. D’un autre côté, j’imagine parfaitement la tête de touristes hongrois visitant certains quartiers de Paris peu ragoûtants.

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Tiens, J.C. Decaux est encore passé par là.

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Après avoir marché trois bonnes heures, nous tombons sur un gigantesque centre commercial. Nous avons froid et ne résistons pas à l’appel mercantile. L’ensemble est moderne. Il aurait été bâti en moins de 500 jours. C’est un des malls les plus gigantesque d’Europe avec plus de 400 boutiques. Les enseignes ne diffèrent pas de celles retrouvées en France. Les fast-foods sont omniprésents.

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Nous décidons de rentrer à l’hôtel par le métro. Juste à la sortie du métro Kalvin, nous nous arrêtons dans une maison de thé. Nous sommes crevés et décidons de dîner dans la brasserie de l’hôtel. Le serveur nous propose une des spécialités hongroises.

Le serveur : vous aller voir le conard être spécialité de Hongrie.

Ma mère surprise: pourquoi nous parle-t-il de conard ?

Le serveur : Nous proposer filets de connard accompagné de champignons.

Moi, me forçant à ne pas rire : Maman, le Monsieur nous propose du Canard.

Nous avons donc tous les deux dégusté un délicieux conard.

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