Rapport mineur

La caisse nationale d’assurance-maladie des professions indépendantes a sollicité il y a quelques mois l’I N S E R M afin de réaliser une étude sur le trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent en France. Le trouble des conduites est caractérisé par un comportement agressif chez l’enfant et est considéré comme un facteur de risque de délinquance. En résumé, la détection précoce de ce trouble pourrait permettre de diminuer un certain type de délinquance.

Diverses publications ont mentionné ce rapport, disponible sur internet (inserm.fr). Un psychanalyste, Gérard Wajcman, a également publié un article sur ce thème dans l’édition du « Monde » datée du 4 mars dernier. Il parle de criminalisation de la population et de suspicion généralisée réunissant futures victimes et futurs criminels.

Je suis également tombé par hasard sur un sketch des guignols mettant en scène notre ministre de l’intérieur actuel proposant de croiser un fichier recensant les enfants atteints de ce trouble avec d’autres fichiers indiquant origine, classe sociale et adresse de la famille à risque. En gros, Un enfant turbulent d’origine nord-africaine et habitant la seine Saint-Denis pourrait être considéré comme étant à risque et mériter une (ré)éducation préventive.

Je me suis donc procuré le dossier de presse de ce rapport. J’avoue ne pas tout comprendre. Tout d’abord, pourquoi cette caisse d’assurance maladie a-t-elle commandé ce type d’étude? Et pourquoi faire ? Qui sera responsable de l’application de ces recommandations, si application il y a ?

Les premières recommandations du rapport semblent louables. Les experts sollicités proposent de mener une étude épidémiologique auprès d’un échantillon représentatif des enfants et adolescents en France. Avant de prendre des mesures, il faut évaluer l’étendue des dégâts.

Cependant, d’autres recommandations sont plus directes (extraits du rapport):

« Le groupe d’experts recommande de recenser les expériences de prévention des comportements agressifs, antisociaux et de délinquance développés en France et de les compléter par des méthodes de prévention ayant été validées au niveau international. À la suite d’expériences pilotes concluantes, les experts préconisent de généraliser les interventions au sein des structures éducatives existantes (PMI, crèches, écoles…) en formant le personnel éducatif à ces méthodes de prévention (puéricultrices, éducateurs, enseignants…).

Le groupe recommande de favoriser les interventions dans les familles à risque, en particulier chez les jeunes mères primipares à faible niveau d’éducation et en situation de précarité. Alors que la France dispose d’un réseau bien structuré de services aux jeunes enfants et à leur famille (services de PMI, crèches, écoles maternelles…), peu de programmes de ce type sont mis en oeuvre aujourd’hui. Ces structures pourraient être des lieux appropriés pour ces programmes.

Le groupe d’experts recommande d’utiliser le dispositif actuel des bilans de santé et des examens systematiques de la petite enfance, de l’enfance et de l’adolescence pour depister les signes precurseurs de trouble des conduites et identifier les facteurs de risques familiaux ou environnementaux très précocement, voire dès la grossesse. »

Le groupe de spécialistes de la spécialité préconise donc de procéder à un dépistage médical systématique de chaque enfant dès 36 mois. Tout le monde est invité à fliquer tout le monde. Médecins, puéricultrices, gardes d’enfants, enseignants, parents. C’est « minority report » avant l’heure. Prévenir la délinquance gravée dans les gènes. Le monstre qui sommeil dans tout enfant doit être mis sous surveillance médicale, avant qu’il ne soit trop tard et que les voitures ne brûlent dans nos banlieues.

En même temps, cela ne me regarde pas. Aux yeux de notre République, je suis toujours considéré comme stérile et je n’ai pas le droit d’adopter un enfant. Très chère Marianne, je souhaitais te remercier. Grâce à toi, j’évite de longues heures passées chez le psy en compagnie de mon enfant criminel.

Pour les futurs parents, démerdez-vous!

1 commentaire sur “Rapport mineur

  1. « identifier les risques des la grossesse »
    Je suis espagnole, non mariee et les futurs tontons sont homosexuels.
    Alien me donne deja plein de coups de pied a moi, sa propre mere : horreur, mon enfant est un delinquant !!! Y a-t’il des creches de reinsertion ?

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