Miami Vice

(ou deux pédés à Miami, mais elle était facile)

Six heures du matin.

Ma valise n’est toujours pas prête et nous partons pour Roissy dans une heure. J’y fourre tout et n’importe quoi, je n’oublie pas mon maillot de bain ni les crèmes solaires et je pense à prendre les adaptateurs électriques. Le passeport est rangé dans la poche avant de mon sac à dos. Tout semble parfait. Ca roule ma poule.

Ayant failli rater un avion à Londres le mois dernier suite aux inspections renforcées des bagages et des passagers, nous débarquons avec deux heures d’avance à l’aéroport. Nous arrivons au comptoir d’enregistrement. Il faut toujours sourire et être très poli à cette étape du voyage. Notre place dans l’avion en dépend souvent. Il n’est pas rare d’être surclassé. Aujourd’hui, point de surclassement mais des places adjacentes aux sorties de secours du petit salon supérieur. Aucun passager face à nous. L’idéal pour dix heures d’avion.

A notre grande surprise, nous avons rapidement et facilement passé la douane. Le terminal E étant en travaux suite à l’effondrement d’une partie du bâtiment il y a deux ans, nous sommes invités à prendre une navette nous conduisant dans un terminal transitoire.
Nous arrivons en salle d’embarquement. Le monde est petit. Un collègue de mon agence prend le même avion que nous pour se rendre à un congrès. Quelques minutes après notre arrivée, une annonce nous indique que le vol aura du retard suite à un mouvement de grève amorcé par le personnel responsable de la restauration à bord. L’annonce n’étant passée qu’en Français, je traduis pour ma voisine américaine et commence à me faire une nouvelle amie. Elle arrive tout juste du marché de Noël de Munich et n’est qu’en transit à Paris. Son mari étant d’origine grecque, elle a également passé quelques jours à Athènes. Lorsqu’elle travaillait encore, elle était infirmière à la Nouvelle-Orléans. Elle a arrêté son activité professionnelle suite à un cancer du sein. Elle m’a longuement parlé de la Nouvelle-Orléans ravagée l’année passée. Elle devait rejoindre sa fille qui habite Orlando. Connaissant parfaitement la région, elle nous a indiqué les meilleures attractions des parcs situés en périphérie de la ville.

Nous finissons par embarquer avec deux heures de retard. Le premier étage de l’avion ne contient qu’une petite centaine de places. Snooze et moi sommes séparés par un siège vide et envisageons bien sereinement notre vol.

Face à nous se trouve Jean Roch (un gérant de clubs UVisé à outrance souvent présent dans les pages people) accompagné par une ravissante blonde. Mon dieu, mais que fait-il en classe économique ?

Je prends un Stolnix et me réveille quelques minutes avant l’atterrissage. Le vol s’est parfaitement déroulé. Nous passons la douane et tentons de récupérer nos bagages, mais c’est un bordel sans nom qui nous attend. Plusieurs vols sont arrivés simultanément et l’aéroport n’est pas capable de gérer la restitution des valises aux passagers. Les bagages sont entassés dans un coin de la salle et personne ne retrouve ses affaires. Nous finissons par retrouver nos paquetages après quelques minutes d’angoisse, ayant déjà donné lors de notre retour de Shanghai.

Nous avions pensé à réserver une voiture de Paris. Snooze n’est pas rassuré car il n’a jamais conduit de voiture dotée de boîte automatique. Il s’en sort plutôt bien. Nous sortons les consignes pour se rendre à l’hôtel. Tout à l’air très simple. Nous devons tourner à gauche après « airport exit », continuer tout droit pour prendre la 21ème rue, prendre la rampe SR-112 E puis North Le Jeune Road jusqu’à la 42ème avenue.

Et là, c’est le drame. Il est extrêmement difficile de se repérer. Les routes partent dans tous les sens et nous nous perdons dans la banlieue nord de Miami. Nous longeons de petites maisons toutes décorés pour Noël. C’est à croire que tous les habitants participent au concours de la maison la plus illuminée. Nous finissons par nous arrêter dans un drive in. Le serveur ne sait même pas nous situer sur notre carte. Un client nous propose de le suivre. Nous nous perdons encore plus et finissons dans une boutique Texaco où un autre client nous propose une nouvelle fois de nous guider jusqu’à downtown Miami. Nous avons finalement mis plus de trois heures pour nous rendre à notre hôtel situé à une dizaine de kilomètres de l’aéroport.

Nous avons déposé nos bagages et laissé la voiture à l’hôtel. Nous avons vite découvert que le parking était un véritable business dans la région. Les frais se montent à $ 20 pour la garder pour la nuit.
Nous avons désespérément cherché un restaurant ou un deli. En vain. Le centre ville est une zone fantôme après 19h00. Il fut Impossible de trouver le moindre commerce. Nous n’avons pu dégoter que deux sandwiches pourris au bar du Grand Hyatt, hôtel faisant face au notre. Nous nous sommes endormis comme deux merdes avant de nous faire réveiller par un sale bâtard de livreur de pizzas frappant à notre porte de chambre à 2h00 du matin.

Putain de ville de merde !

C’est ce que nous avons pensé bien fort avant de nous rendormir au son des avions décollant de l’aéroport.

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