Les films de merde et les merdes de Stars

Je me suis fait avoir en beauté par le titre de ce film Chinois. La Cité Interdite. C’était écrit en gros. Cela devait être bien. Forcément. Zhang Yimou avait déjà commis « Hero » et les acteurs principaux, Gong Li et Chow Yun Fat (Le syndicat du crime, Tigre et Dragon, et bientôt dans le dernier volet de la trilogie Pirates des Caraïbes), avaient déjà fait leurs preuves. La bande annonce était également alléchante. Et pourtant, je crois avoir vu le plus mauvais film de ces derniers mois. Même « Mortal Kombat » m’avait procuré à l’époque plus de plaisir. Tout était mauvais. L’interprétation, l’histoire, les costumes et les décors (qui n’étaient hélas pas de Donald Cardwell, ni de Roger Harth).
Sous la dynastie Tang il y a plus de mille ans, la famille impériale se déchire. L’empereur empoisonne sa femme et l’impératrice couche avec le prince héritier qui se tape sa sœur en douce. Les deux autres princes ne sont pas en reste. L’un complote avec sa mère pour prendre le pouvoir et l’autre est psychologiquement instable. En résumé, ils sont tous méchants et l’empire est à deux doigts d’imploser. Certains ont vu en Gong Li une Phèdre ou une Reine Margot. Ce ne fut pas mon cas. Son jeu était approximatif et absolument pas émouvant. Elle n’était pas sublimée par la caméra mais semblait au contraire quelconque, vulgaire et fanée.

La première erreur fut certainement d’avoir traduit le titre anglais, « Curse of the Golden Flower », par une appellation racoleuse. On a l’espoir de retrouver une atmosphère à la Shan Sa, mais malheureusement la cité décrite n’a rien d’interdite. On y pénètre comme dans un moulin et l’intérieur ressemble à un épouvantable décor issu d’une mauvaise boîte gay. J’étais naïvement resté sur mes souvenirs du Palais pékinois.

En gros, l’ensemble est une allégorie au bling-bling le plus dégoulinant. Il ne suffit malheureusement plus de réunir 10000 figurants dans un film pour en faire un bon long métrage. Seule une attaque de Ninjas hystériques semblant tomber du ciel permet au spectateur de sortir de sa torpeur et de supporter les deux longues heures de torture cinématographique.

Quitte a continuer le week-end en beauté, je n’ai pu résister à l’envie d’aller voir « 300 », film adapté de la bande-dessinée de Frank Miller qui avait déjà commis Sin City. Les critiques étaient très mauvaises mais ma curiosité était plus forte : « 300 est un atroce film de propagande dont l’idéologie de droite extrême donne envie de vomir » (Libération), « La bêtise de ce mélange d’anabolisants et de clichés nazifiants ne garantit pas son innocuité » (Le Monde),  » Direction artistique hideuse, inconsistance totale des enjeux dramatiques, Nine Inch Nails à fond les manettes sur la bande-son : le résultat est assez saisissant de laideur » (Les Inrocks).
Ce nouveau péplum raconte l’histoire la bataille de Thermopyles ou 300 guerriers spartiates commandés par Léonidas ont affronté l’armée de Xercès, le roi Perse. Trois cents soldats contre un million. Le pari semblait fou. Et pourtant, tout est possible au pays de l’Olympe. Les Spartiates, slips en cuir et capes rouges, on héroïquement affronté la horde de barbare et ont permis de bouter hors de Grèce les méchants envahisseurs.

Réduire 300 uniquement à un film de propagande est prendre le spectateur pour un con. Il n’y a pas à tortiller du cul : le film n’est pas bon même s’il est agréable de mater pendant deux heures les tablettes de chocolat et les beaux petits culs Spartiates. Côté Perse, tout est malheureusement caché par les armures. Mention spéciale aux pectoraux et aux piercings de Xercès (photographie ci-contre), divinité androgyne à voix caverneuse.

Mais l’activité culturelle la plus dépaysante de ce week-end fut sans aucun doute la visite de l’exposition (Trash) consacrée aux poubelles de célébrités à la Maison Européenne de la photographie. Un article du Monde serait à l’origine de cette exposition. Un enseignant avait alors analysé le contenu des poubelles du citoyen lambda afin de réaliser une étude comportementale du consommateur. Ici, point d’inconnu sauf peut-être, et c’est certainement le plus intéressant, le contenu de poubelles « anonymes » de Chine, du Qatar, de l’ile Maurice ou de Kuala Lumpur, qui permettent de mettre en évidence le caractère universel de certaines marques agro-alimentaires.

Les poubelles ont été principalement collectées pendant la période des Oscars afin d’avoir un maximum de célébrités sous la main. Le contenu a ensuite été analysé, nettoyé, ramené en France et photographié sur fond noir. Aucun élément compromettant n’a été présenté (traitements « médicaux », courriers très personnels). Contrairement à la France, les ordures sont considérées comme propriété privée aux Etats-Unis. Le sentiment est étrange mais l’initiative est vraiment originale et intéressante. Les déchets sont mis en scène comme des reliques. On regarde bien entendu avec curiosité car cette exposition représente l’apogée du voyeurisme. On appelle les paparazzis des fouilles merdes. Cette expression n’a jamais été aussi juste. On navigue de Sharon Stone à Madonna en passant par Arnold Schwarzenegger, Antonio Banderas ou Charlize Theron (qui semble boire beaucoup de diet coke, tente d’arrêter de fumer et fait ses courses chez Williams Sonoma).

Et parce que moi aussi je veux être une vedette et me rendre aux Oscars, voici le contenu de ma poubelle.

C’est finalement assez révélateur de mon mode de consommation. :king_tb:

19 commentaires sur “Les films de merde et les merdes de Stars

  1. oki, merci de m’eviter d’aller voir 2 navet, galere j’ai des place a user la semaine prochaine, et d’autres avant la fin du mois prochain!

    roidetrefle oui tu es une vedette! et le contenu de ta poubelle doit ressembler etrangement au mien (coté canette, je vien de me faire peur en me rendant compte de ma consomation de canet de coca ligtht et ligth lemon!)

    ca fait un peu rimake de la princesse au petit poids, mais moi aussi je suis une vedette alors?

  2. Ah mais si tu voulais passer un week-end foiré, fallait venir, j’ai une tonne de repassage en retard !!

    Ma belle-mère a adoré la Cité Interdite, bizarrement j’aurais tendance à plus te faire confiance qu’à elle, pour la critique ciné… va comprendre !

  3. 2° critique identique au sujet de 300 et de la Cité Interdite, bref, faut passer son chemin..Pourtant il y a de beaux films à voir en ce moment, des frenchies sympas..soyons chauvin !

  4. Hi,
    Mince ces deux films sont sur ma liste dont un des 2 ce soir normalement, vais me « rabattre » sur « Contre Enquête » ou « Le Dernier Roi d’Ecosse ».
    Sinon j’avais adoré « La Vie des autres » toujours à l’affiche je crois et plus récemment « Effraction » avec un Jude Law très Charming …
    Bizzz !
    Ps : Ce qui me « marque » c’est qu’il me faudrait un fond noir de 10 mètres sur 10 au moins pour y présenter le contenu de ma poubelle de trop gourmande … Ouille !

  5. drôle de WE!
    mais par curiosité, je viens d’aller voir ce que j’vais dans ma poubelle… et bien je n’irai pas voir une expo de mes poubelles. Quoi que, le reste de ma pomme d’hier n’est pas mal dans son genre! hihi

  6. Rhooo làlà moi je suis allé voir le film des 300 comme je regardais les Maciste dans les années 60(oui je sais je suis vieux ,j’ai fait un papier là-dessus) et c’est avec ce critère et à ce critère seulement qu’on peut le regarder :happy_tb:

  7. Vu « 300 » hier soir. Je ne sais pas quoi en penser. C’est bien cela qui est terrible, au fond. Voyeur sans état d’âme, éclaboussé, en Dolby stéréo, par le craquement des cages thoraciques au fond de mon fauteuil de velours rouge. Au dessus de l’arène cinématographique. Aux jeux du cirque hollywoodiens. Le sang comme divertissement d’un dimanche soir ordinaire…

    L’homme est un loup pour l’homme qu’il disait. Rien n’a changé. :blush_tb:

  8. Moi ce qui m’inpressionne c’est le paquet d’oeufs. Il faut reflechir à ce qui peut etre daté et vendus par 6 pour trouver ce que c’est, parce que sinon, c’est pas marqué…
    (Commentaire tres tres elevateur de niveau, je l’avoue)

  9. Tu fais quoi des croquettes de chat, en dehors des moments où tu héberges Sushi???? Tu as des recettes inédites? De toutes façons Sushi, il aime que le Sheba, le reste ça le rend hyper malade, il paraît.

  10. Un week end poubelle quoi!
    Les chinois qui passent du côté d’Hollywood perdent beaucoup plus qu’ils ne gagnent (sauf le fric évidemment) . Ce fut le cas de Chen Kaige par ex.
    Dommage pour Zhang Yimou qui a réalisé de beaux films comme « Epouses et concubines », « Qui Ju, une femme chinoise » avec Gong Li, « Vivre » etc…
    A croire que lorsqu’ils se mettent à singer les productions américaines ils perdent leur talent.

  11. @ 6L20: Oui, oui, nous sommes tous des vedettes pour les producteurs de Cola :clap_tb:

    @ Anne: Tu peux tout me demander, ménage, vaisselle, carreaux…mais pas le repassage! Au secouuurs! :jittery_tb:

    @ Fanette: L’avantage (et parfois l’inconvénient) d’une carte de cinéma, c’est qu’il est possible de voir beaucoup de films, et que l’on hésite moins à s’y rendre. Et tu as raison, il y a beaucoup d’autres films qui valent le coup en ce moment.

    @ Nawal: J’ai moi aussi un petit faible pour Jude Law :wub_tb: . Quant au dernier roi d’Ecosse, je vais aller le voir mercredi matin.

    @ Philoo: bien joué. Mais je ne pouvais pas étaler le contenu de mon autre poubelle sur le parquet…

    @ Objectif-plume: L’expo sur les poubelle était pourtant bien fichue. :happy_tb:

    @ Alain: Tout à fait d’accord. Ils était quand même bien gaulés les 300 salopiauds… :thumbup_tb:

    @ fcrank: Ouiiii, tous les emballages de mes crèmes anti-rides :laugh_tb:

    @ Victor: tu résume parfaitement le film: éclaboussé en dolby stéréo. C’était tout à fait ça.

    @ Charlène: Mais siiii, j’ai un gentil chat en pension en ce moment!

    @ TarValanion: Ce n’était pas si facile à trouver. Bravoooo! tu as trouvé l’objet mystère de la photographie. Tu gagnes donc le contenu de ma poubelle! :king_tb:

    @ Sameplayer: Oui, c’est vrai, il adore les dômes sheba mais il dévore également les petits sachets Félix en sauce et cela ne le rend pas malade. Et quand sushi n’est pas là, il arrive à mon chat Phobos (refilé à ma mère) de passer quelques jours à la maison. Et il se fait une joie de manger les croquettes.

    @ Olivier: Oui, c’est vraiment dommage, même si je pense que le but était plus de surfer sur une vague cinématographique sinophile que de singer le cinéma US. Je n’ai pas trouvé ce film bon mais je suis persuadé que certains spectateurs ont pu être enchantés du spectacle.

  12. T’aurais pu mettre Jim dans la poubelle… juste histoire de me faire autant sursauter qu’avec Monsieur Lapin.
    Moi aussi je croyais que t’avais pas de chat, mais je me disais que si t’avais envie de manger des croquettes, j’allais pas m’en mêler (jamais je n’oserais mettre le contenu de ma poubelle sur mon blog, ça serait trop trash !)

  13. Ah mais je suis déçue je voulais aller voir La Cité interdite, maintenant j’ai plus envie…
    C’est une poubelle parisienne de tri sélectif, non il faudrait le contenu d’une vraie poubelle, d’avant le tri écolo !

  14. @ Traou: Damned, je suis démasqué…les croquettes, c’est mon pêché mignon :laugh_tb:

    @ Valérie: Oui, c’est le contenu de ma poubelle jaune. Le reste était trop degueulasse à étaler dans mon entrée :happy_tb:

    @ Charlène: Meuhetho, on est pas chez Juju, ici, bordeeeelll :clap_tb:

    @ Fauvette: Bah, alors promis, la prochaine fois je montre l’intégralité de mes poubelles…et on lance une nouvelle chaîne pour les blogs! :thumbup_tb:

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