La fin des haricots

Nous sommes restés dans notre appartement de longues années pour de nombreuses raisons. C’était avant tout notre chez-nous même si nous n’en étions pas propriétaire. Nous nous y sentions bien. Nous avions déplacé des cloisons, crée de nouvelles pièces, habillé et décoré selon nos goûts. Mais la raison principale était avant tout la possibilité de jouir d’une grande cour rarement fréquentée par les autres locataires. Au fil des années, j’ai investi une bonne partie de l’espace, au grand dam de Madame Lopes qui voyait d’un mauvais œil ce squat végétal. J’ai commencé par déposer un pot de fleurs, puis deux. Les pots sont devenus de plus en plus imposants. J’ai planté des arbres fruitiers, un marronnier, un arbousier, un chêne, je conservais les sapins de Noël d’une année à l’autre. La cour s’est rapidement transformée en véritable jungle. Le lierre a recouvert les pots et a formé un tapis de verdure d’une vingtaine de mètres carrés. J’ai vite installé des chaises longues et un parasol. C’était mon jardin à moi. Un véritable luxe en plein cœur de Paris.

Ce petit jardin me permettait avant tout de me déstresser. Je passais fréquemment mon dimanche à tailler, dépoter, arroser ou soigner mes plantes. Nicolas le jardinier, c’était moi, moustache en moins. Mais le temps du repos du guerrier venait rapidement. Je rejoignais rapidement Morphée après m’être étalé dans mon transat. Je profite actuellement de ces dernières heures de façon intensive (après 16h00 et tartinage de crème), entre le nettoyage de nos caves et le remplissage de cartons.

Actuelement, je passe beaucoup de temps au milieu de mes plantes. Non pas pour en profiter mais pour jouer au chlorophyle killer. J’arrache, je coupe, je tue, je détruis tout ce que j’ai patiemment construit en près de dix ans. J’ai déjà rempli une vingtaine de sacs à gravas. C’est très con de s’attacher à un endroit pareil. Ce ne sont que des plantes. Il faut être rationnel. N’empêche, j’en ai vraiment très gros sur la patate. Cerise sur le gâteau, la concierge rode et tourne autour comme un rapace. Son fils vient d’acheter une maison et souhaiterait récupérer mon pommier, mon cerisier et mon pêcher. Ma connasse de voisine a des vues sur les rosiers. Quant à la Lopes (pas Jennifer ni Charlène), elle souhaite récupérer les sapins de Noël afin de ne pas avoir à en acheter en décembre. Un sous est un sous.

Si une bonne âme est intéressée.

Kodzdilla :king_tb: , je pense à toi et mets de côté tout ce que je peux pour ta future terrasse.

Plan B: Il reste toujours l’option désherbant.

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