Yatta !

Tonton Tata roidetrefle va encore passer pour un rabat-joie et parler de choses qui fâchent. Pas de politique ou de religion. Nan, juste de santé et de cigarette. C’est bientôt l’été, alors pourquoi ne pas en profiter pour décrocher du tabac?
J’ai arrêté de fumer il y a quelques années du jour au lendemain. La dépendance à la nicotine m’était insupportable. Devoir me rendre chez le buraliste réclamer ma dose, sentir en permanence le poney et avoir une haleine de hyène me révulsait. Quant à l’idée de mourir dans d’atroces souffrances d’un cancer du poumon, d’un infarctus du myocarde à la con ou d’une fichue bronchite chronique, cela me donnait froid dans le dos. J’ai donc pris le taureau par les cornes et me suis rendu dans une pharmacie afin d’acheter un stock de patchs à la nicotine. Je m’en suis collé un sur la fesse droite (photographie non disponible). Au bout d’une demi-heure, j’avais toujours envie d’une cigarette. Je m’en suis donc collé un second sur l’épaule, puis un troisième sur le bras. Après une période de suées intenses et de tachycardie, je suis rentré à la maison et me suis couché juste après avoir pris un lexomoule.

Le lendemain fut certainement la journée la plus pénible de ma vie, mais au bout de trois jours, la sensation de manque s’est estompée et j’ai réussi petit à petit à oublier cette fichue cigarette. J’ai également été d’une humeur de chien pendant quelques semaines et j’ai perdu la moitié de mes amis. Mais j’y suis arrivé et ma vie a changé depuis. Et comme le dirait Hiro Nakamura, Yatta! (j’ai réussi !).


Happatai – Yatta
par Lyocifer

Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer chez les hommes et tend à devenir aussi la première chez la femme, parité et connerie obligent. Le pic d’incidence se situe aux alentours des 60 balais. Malgré les thérapies de pointe, le taux de rémission n’est que de 10 %. Pour le cancer du poumon dit à petites cellules, la médiane de survie n’avoisine que dix petits mois. Encore envie?

Pour ceux qui hésiteraient encore, on ne risque pas seulement d’attraper un cancer du poumon mais également un cancer du larynx, de la bouche, de la gorge, des lèvres, de la langue ou du pancréas. Globalement, la cigarette représente un facteur de risque important pour de nombreux cancers.

Le tabac représente toujours la première cause d’apparition de ce type de cancer. Il existe bien entendu une relation entre quantité de tabac consommée et risque d’apparition de la tumeur. Cependant, de récentes études montrent que le facteur temps est à prendre en compte. Ainsi, il vaudrait mieux fumer une plus grande quantité de cigarettes moins longtemps que peu sur une durée plus importante. Quant aux cigarettes light, elles portent mal leur nom. Le risque est le même, voir plus important que les autres clopes rouges. On tire simplement plus sur le filtre et on absorbe toujours près de 4000 composés chimiques nocifs. En gros, même une ou deux petites cigarettes par jour, ça craint du vagin et ça attaque grave les bronches. Et parce que le poids des mots vaut bien le choc des photos, relire ce billet.

Comment soigne-t-on cette saloperie?

Et bien c’est peut-être ça le problème, car une telle merde ne se soigne pas. Mis à part les rares cas de petites tumeurs périphériques qui sont opérables rapidement, le traitement de base reste la chimiothérapie, caractérisée par un cocktail de différents médicaments aux effets secondaires importants. Il existe de nombreux protocoles qui combinent plusieurs principes actifs et correspondent à la première phase d’attaque de la tumeur. L’heureux patient recevra ensuite une cure de radiothérapie pour tenter de renforcer la réponse ou d’autres lignes de chimiothérapies plus agressives. Les futurs patients ont intérêt à serrer les fesses. De telles cures sont hors de prix. Nous avons encore la chance de vivre dans un pays ou les traitements lourds sont entièrement pris en charge par la sécurité sociale. Espérons que notre système de santé ne ressemble pas prochainement à celui de nos amis d’outre-Manche où, si les médicaments de pointe existent et sont commercialisés comme chez nous, ils ne sont toutefois pas disponibles pour tout le monde.

Comme le dit le dicton Maltais,

« Mieux vaut être riche et en bonne santé sur un Yacht que pauvre et malade à Gennevilliers ».
:king_tb:

Mais avant d’en arriver là, il est toujours possible d’arrêter. Et plus tôt on arrête, moins on a de risque de se choper une saloperie. Il existe bien entendu de nombreux substituts nicotiniques en vente en pharmacie. On peut commencer par mâcher des gommes, inhaler ou se coller un patch (18 à 27% de réussite). Cependant, le plus raisonnable reste à mon avis de se rendre chez son bobologue préféré, personne la plus apte à choisir la méthode la plus efficace en fonction des habitudes du patient. Des traitements efficaces sont commercialisés, comme le Zyban (taux de succès sur un an se situant entre 25 et 30%) ou le Champix (environ 40% de réussite). Et je n’aborde pas le sujet des grosses économies réalisées en ne claquant pas connement ses économies en paquets de cigarettes. Enfin, toujours penser que le meilleur anti-ride reste le sevrage tabagique, la fumée dégagée par la combustion des composés toxiques augmentant dramatiquement les vilains sillons du visage.

Vous aussi vous pourrez crier un jour « c’est moi la plus beeeellllle » ! :jittery_tb:

Pour les fumeurs indécrottables, il me reste toujours un morceau de poumon à la maison pour une éventuelle greffe avant qu’il ne soit trop tard.


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