The ” dans le cul Lulu’s ” day

Je me suis fait avoir en beauté par le service marketing de Bonum. Ces crétins ont déplacé au dernier moment une réunion m’obligeant à passer la soirée de lundi à Londres. Je devais vanter les qualités de notre nouveau produit Hipi’O et il m’était impossible de rater ce meeting. Et dire que ma copine Lolo nous avait déniché des billets pour assister au concert des Pet Shop Boys au Grand Rex. C’était donc « dans le cul Lulu » pour moi.
Snooze n’avait pas mis bien longtemps pour me trouver un remplaçant. Il allait s’y rendre en compagnie de l’incroyable Fabien. Seul hic : Fabien avait initialement acheté des places pour lui et son mari Jad. Manque de bol, son cher et tendre l’a récemment plaqué pour retourner vivre avec son ex. Jad a accessoirement embarqué les places de concert avec lui. Fabien avait donc toutes les chances de croiser son ex en compagnie de son nouveau mari. Sympa la soirée.

Mon avion était initialement prévu à midi. J’avais donc la matinée à moi et rien qu’à moi. Je suis parti courir le long de la coulée verte. J’ai soudain eu un doute et j’ai consulté mon billet d’avion en rentrant de mon jogging. Merde. Mon billet avait été réservé sur le vol de 11h00 et je devais enregistrer avant 10h40. Aucun taxi n’était disponible et il me restait moins d’une demi-heure pour repasser une chemise, me raser, me faire le maillot, préparer une blanquette de veau, apprendre à parler japonais, sauter dans la douche et préparer ma valise. Après avoir successivement raté métro, RER et Orlyval, je suis finalement arrivé quelques minutes après la fin de l’enregistrement. J’ai dû faire de la lèche à une hôtesse pour obtenir une dérogation et passer la douane. J’ai dépensé beaucoup d’énergie pour rien car mon avion a finalement décollé avec plus de trois heures de retard. Cerise sur le pudding, ma valise s’est égarée entre Paris et Londres. Ma petite culotte de rechange s’offrait donc un tour d’Europe sans moi. La journée était merdique. Dans ce cas bien précis, il ne faut ni s’énerver ni lutter. Le destin s’acharne temporairement. Il faut juste en prendre conscience. C’est tout.

Je suis finalement arrivé quelques minutes avant le début de ma présentation. Je me suis fait démolir par mes collègues européens. Tout comme l’Eurovision, la France s’est fait descendre en beauté. Seuls mes amis britanniques et hollandais ont soutenu ma position. J’étais un mélange de Magali Vahé et des Fatal Picard. Ce fut le second « Dans le cul Lulu » de la journée. Cela commençait à faire un peu mal. Juste avant de quitter la réunion, je me suis fait agresser par mon collègue polonais qui n’avait pas digéré que j’emploie l’expression « Better the devil you know » pendant ma présentation (sans me déhancher façon Kylie Minogue avec un mini-short). Je ne devais apparemment pas prononcer le nom du diable sans risquer de voir s’abattre sur nous les foudres divines. La prochaine fois, il risque de faire sa Christine Boutin et se pointer avec une bible dans l’hémicycle. J’ai eu un peu peur.
Bonne nouvelle cependant, : ma valise est réapparue comme par miracle. J’ai cru comprendre qu’elle avait été oubliée dans le véhicule entre la piste et le tapis à bagages, risquant donc la destruction, mesures anti-terroristes obligent. Juste avant de sortir de mon agence, je me suis viandé dans la salle d‘accueil de notre agence, le couloir venant d’être ciré. J’ai le coccyx très sensible depuis.

Je me suis ensuite rendu à mon hôtel avec mon Boss. Toutes les chambres des docks étaient réservées depuis longtemps car le quartier abritait deux salons en ce début de semaine. Ma chambre était heureusement réservée depuis près de quinze jours. Je n’avais hélas pas pris avec moi le mail de confirmation. Ma réservation n’avait pas été enregistrée et l’hôtel était complet. Troisième « dans le cul Lulu » de la journée (bien profond celui là). Je ne me voyais pas déjà en haut de l’affiche, juste partageant la chambre voire le lit de mon chef. Ambiance torride et sexy en perspective, chacun en train de bosser dans un coin du lit avec un portable sur les genoux. En y réfléchissant bien, c’était l’occasion idéale pour obtenir une promotion canapé. Je dois payer le crédit de notre appartement. Une petite prime est toujours la bienvenue.

Après avoir poireauté trois heures face à la réception de l’hôtel, une chambre s’est finalement libérée. Je me suis vite couché. Juste après avoir renversé du thé sur la chemise que je devais porter le lendemain (confirmant ainsi ma Borlooisation), et m’apercevoir accessoirement que mon billet retour n’était pas prévu pour le 22 mai mais pour le 22 juin. :blink_tb:

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