Je suis la reine des pédales

Cela fait maintenant trois années que je suis l’heureux possesseur d’un vélo. Mon entourage me prenait alors pour un doux dingue. Circuler dans Paris relevait de la folie et abandonner même pour quelques petites minutes sa bicyclette attachée à un poteau frôlait l’inconscience. Acquérir un vélo était pourtant la seule possibilité qui s’offrait à moi si je souhaitais m’affranchir du métro pour circuler rapidement. Car travailler dans la douce et paisible ville de Saint-Denis oblige le parisien que je suis à emprunter la ligne 13, lignus horribilis par excellence. L’autre raison est plus réglementaire. Si je suis la plus belle, je suis également un des rares couillons à ne pas posséder mon permis de conduire. C’est donc dans la joie et la bonne humeur que j’enfourche mon destrier chaque matin. Boulevard Magenta, Barbes, Porte de Clignancourt. Seules vingt petites minutes sont nécessaires pour me rendre en province (tout destination exigeant la traversée des boulevards périphériques). Deux fois moins qu’en métro.

La rapidité n’est pas le seul avantage du vélo. Pédaler permet de respirer l’air frais parisien mais également de pratiquer une activité sportive régulière. Aucun besoin de me connecter sur mangerbouger.fr. Depuis que pédale, j’ai le cul et les cuisses les plus fermes de mon quartier. La bicyclette contribue également au raffermissement abdominal et devient le parfait complément de la ceinture électrique. Souvenez-vous. Pour le haut, il y a l’électrocution passive. Pour le bas, il y a maintenant la pédale magique. Pour les bras qui restent désespérément au stade crevette, il y aurait éventuellement les poids mais cette solution est considérée comme trop fatigante pour l’instant. Le lecteur attentif remarquera la propreté immaculée du parquet et les pieds du 46 fillette.


(Petit joueur à côté d’Esculape qui reste Miss cuisses fermes 2007 :happy_tb: )

Il est donc ainsi possible de circuler en toute sécurité dans la capitale grâce aux nombreuses pistes cyclable. Tout comme les nombreuses études qui indiquent que Danacol réduit de façon significative le taux de mauvais cholestérol, les statistiques parlent d’elles mêmes : Alors que le nombre de cycliste a augmenté de plus de cinquante pourcents les six dernières années, le nombre moyen d’accident n’a pas varié d’un iota. C’est donc scientifiquement prouvé : le cyclisme est donc bon pour la santé. Même le ministre danois de la Santé, Lars Loekke Rasmussen, s’y est mis. Le ministre est parti du centre du Danemark pour se rendre à vélo à Paris une semaine avant l’arrivée du tour de France dans le but de collecter de l’argent pour le Fonds des enfants cancéreux et de promouvoir l’exercice physique qui est le meilleur remède quotidien pour garder une bonne santé. Il espérait également perdre quelques centimètres de tour de taille et être en meilleure forme grâce à ce tour de 1.250 kilomètres à travers le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et la France. Faut-il préciser que Michael Rasmussen n’est pas monté sur l’une des marches du podium ?

Mais depuis quinze jours, c’est la vérorution à Paris. Depuis le 15 juillet, 10.000 vélos sont mis à la disposition des parisiens, auxquels viendront s’ajouter 10.000 autres avant la fin de l’année. Près de 1500 bornes Vélib seront opérationnelles avant la fin de l’année. L’opération n’a pas couté un centime aux contribuables parisiens. Elle va même rapporter près de 3 millions d’Euros provenant de la concession Decaux. Cette société, chère au RPR, a été sommée de faire des efforts afin de garder ses juteux contrats pour le mobilier publicitaire parisien. Le système permet également aux touristes de bénéficier du service disponible en huit langues. Certains visiteurs étrangers affirment même qu’ils ne mettront plus jamais les pieds dans le métro. Cet ingénieux système a immédiatement fonctionné sans rencontrer le moindre incident. Il est toujours possible de trouver un vélo de libre et de le rendre à la borne de son choix. Vélib va donc permettre l’envolée du cyclisme à Paris, ville ou seuls 40.000 aficionados avouent utiliser régulièrement leur vélo pour 2.5 millions d’habitants.

Cette faible proportion est étonnante dans une ville réputée pour le caractère jovial et plaisant de ses habitants. Ville également réputée pour la sécurité de ses artères et le respect du code de la route par les conducteurs de deux roues ou de voitures. Mais les utilisateurs de Vélib semblent donner l’exemple. Ainsi, aucun néocycliste ne pense-t-il à griller les feux rouges, prendre les sens interdits, téléphoner en roulant ou emprunter les pistes cyclables dans le mauvais sens. Civisme et respect du code de la route sont les deuxième et troisième prénoms du Vélibien lambda.
Autre avantage du vélo : me permettre de rentrer à n’importe quelle heure de la nuit à la maison en m’affranchissant du taxi. J’ai ainsi pu participer au second collage massif d’affiches dans le marais vendredi soir afin de retrouver le prince des collines du petit Nico. Cent soixante nouvelles affiches ont été collées autour du Starbucks de la rue des archives. Beaucoup de promeneurs étaient intrigués par la démarche et trouvaient l’idée très romantique. Les pédés sont vraiment de gentilles et sympathiques fleurs bleues. Enfin, pour finir ce long billet (…) et pomper Pedro, un petit extrait de Queen qui chantait à une époque ou j’étais encore belle et fraîche :

“Bicycle bicycle bicycle
I want to ride my bicycle bicycle bicycle
I want to ride my bicycle
I want to ride my bike
I want to ride my bicycle
I want to ride my bike
Bicycle races are coming your way
So forget all your duties oh yeah!
Fat bottomed girls they’ll be riding today
So look out for those beauties oh yeah
On your marks get set go
Bicycle race bicycle race bicycle race
Bicycle bicycle bicycIe want to ride my bicycle
Bicycle bicycle bicycle
Bicycle race”

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