Les cyclistes sont des connards, je suis la reine des connasses (ou comment se faire braquer son vélo en beauté)

Je me suis fait mettre en profondeur il y a trois ans en achetant un vélo. C’était la douce époque ou Bert nous promettait de rouler en toute sécurité sur le bitume parisien. C’était également le doux temps ou je possédais un garage à deux roues. Depuis notre déménagement, je suis obligé de descendre ma bicyclette au fond d’une cave pourrie et humide en risquant continuellement de me viander dans les escaliers tordus et glissants en me niquant le dos et les dents. Mon entourage me prenait alors pour un doux dingue. Qu’importe. Je souhaitais faire ma bourgeoise bohème en m’affranchissant des transports pour circuler rapidement. Car travailler dans cette immonde ville de Saint-Denis oblige le parisien effarouché que je suis à emprunter la ligne de métro la plus perturbée, sale, puante et bondée du réseau parisien, la ligne 13. L’autre raison est plus triviale. Je suis également un des rares couillons à ne pas posséder mon permis de conduire. Un peu con pour mes amis proches car je suis également le seul à ne pas boire une goute d’alcool. Alors que ma triste existence pourrait enfin servir à quelque chose (ramener mes amis bourrés), je ne peux même pas leur rendre ce petit service.

C’est donc totalement résigné que j’enfourche ma bécane chaque matin. Boulevard Magenta, Gare de l’Est, Barbès, Porte de Clignancourt. Je me tape vingt longues minutes de klaxons, pluie de sauterelles, blizzard, verglas et autres cyclones pour atteindre le trou du cul du monde (toute destination non civilisée exigeant la traversée des boulevards périphériques, dieu que ce billet est méprisant). A peine dix minutes de moins qu’en métro. Il faut bien rembourser le crédit de son appartement et ainsi satisfaire son banquier aux dents longues.

La rapidité n’est pas le seul avantage du vélo. Pédaler permet d’inhaler directement les effluves issues des pots d’échappement augmentant ainsi mes chances de développer un cancer du poumon. Pédaler permet également de se taper des crampes et de hurler à la mort en pleine nuit réveillant ainsi mon mari qui tente désespérément de dormir. Enfin, pédaler me donne faim en permanence et fait dangereusement varier mon indice de masse corporelle dans le mauvais sens. Depuis que pédale, j’ai un gros cul (sois patient fcrankounet) et des cuisses disproportionnées. Il paraitrait que la bicyclette contribuerait au raffermissement abdominal et deviendrait le parfait complément de la ceinture électrique. Souvenez-vous. Pour le haut, il y a l’électrocution passive, methode permettant de se muscler en hurlant et en se cramant les chairs. Pour le bas, il y a maintenant la pédale magique. Pour les bras qui restent désespérément au stade crevette, il y aurait éventuellement les poids mais cette solution est vraiment trop contraignante. Le lecteur attentif remarquera la propreté immaculée du parquet nécessitant le port de patins et le passage quotidien de la serpillère.


Merci à Sasa d’avoir remarqué que mes genoux étaient aussi secs que le cul d’un moine :blink_tb:

Il est décidément impossible de circuler en toute sécurité dans la capitale sur les pistes cyclables. Même si les nombreuses études indiquent que le nombre de cycliste a augmenté de plus de cinquante pourcents les six dernières années, le nombre moyen d’accident n’aurait pas varié d’un iota. On prend vraiment les gens pour des cons.
Le ministre Danois de la Santé, Lars Loekke Rasmussen, s’est également mis à la pédale en partant du centre du Danemark pour se rendre à vélo à Paris une semaine avant l’arrivée du tour de France dans le but de collecter de l’argent pour le Fonds des enfants cancéreux et de promouvoir l’exercice physique réputé être le meilleur remède quotidien pour garder une bonne santé. Il espérait également perdre quelques centimètres de tour de taille et être en meilleure forme grâce à ce tour de 1.250 kilomètres à travers le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et la France. Manque de chance, son champion surdopé n’est pas monté sur l’une des marches du podium. Le politicien aurait du se plonger dans un atlas de physiologie. Il aurait ainsi remarqué que l’érythropoïétine pouvait provoquer l’apparition de cancers chez certains sujets et éviter ainsi de se ridiculiser.

Mais depuis quinze jours, c’est le bordel dans Paris. Depuis le 15 juillet, 10.000 vélos sont mis à la disposition des parisiens, auxquels viendront s’ajouter 10.000 autres avant la fin de l’année. Près de 1500 bornes Vélib seront opérationnelles avant la fin de l’année. L’opération n’a pas couté un centime aux contribuables parisiens. Elle va même rapporter près de 3 millions d’Euros provenant de la concession Decaux. Cette société, impliquée dans les magouilles du RPR, a été sommée de faire des efforts afin de garder ses juteux contrats pour le mobilier publicitaire parisien. Le système a immédiatement bugué. Il est souvent difficile de trouver un vélo de libre et de le rendre à la borne de son choix. Les comptes de certains utilisateurs ont été bloqués car les bornes n’enregistraient pas automatiquement le retour des vélos empruntés. Certains soirs, les bornes semblent s’emballer et il est impossible d’obtenir la moindre bicyclette. Enfin, les chars vélos pèsent près de 22 kilos et semblent repousser les amateurs de vitesse.

Autre problème non négligeable: L’apparition de Vélib semble exciter les petites frappes et les conducteurs psychologiquement fragiles. Ainsi ai-je évité de justesse une tentative de braquage de mon vélo en plein jour à Rambuteau devant un nombre certain de passants et de touristes n’ayant pas levé le moindre petit doigt pour m’aider à m’échapper du traquenard dans lequel j’étais tombé. Voyant qu’ils n’avaient plus de prise sur moi, mes nouveaux amis ont tenté de me faire tomber en essayant de m’arracher mon sac puis mon t-shirt. Un coup de pied salvateur m’a libéré de la bande de trolls. Quelques jours plus tard, –Nico– (oui, nous couchons ensemble) a manqué de se faire renverser par un automobiliste crétin. Sa roue avant s’en souvient encore.

Seuls 40.000 aficionados avouent utiliser régulièrement leur vélo à Paris. Cette faible proportion n’est pas étonnante dans une ville réputée pour le caractère particulier de ses habitants. Ville également réputée pour ses artères dangereuses et le non-respect du code de la route par les conducteurs de deux roues ou de voitures. Et ce ne sont pas les utilisateurs de Vélib qui donnent l’exemple. Ainsi, il est plus que fréquent de voir des néocyclistes sans casque griller les feux rouges, prendre les sens interdits, téléphoner en roulant ou emprunter les pistes cyclables dans le mauvais sens. C’est véritablement la fête du slip et de la conduite sauvage à la chinoise. Il n’y a plus de règle et chacun la joue perso. Sans compter sur les bourrins qui roulent à deux à l’heure sur les pistes cyclables non conçues pour doubler. Conclusions. Les pistes sont saturées par une armada de glands et il devient plus rapide de circuler sur les routes et de surfer entre les voitures (paragraphe spécialement dédié à Akynou).

Seul avantage du vélo: me permettre de rentrer à n’importe quelle heure de la nuit à la maison en m’affranchissant du taxi. J’ai ainsi pris l’habitude d’aller voir le dernier nanard à l’affiche. Dernier en date: Transformers. Je me suis fait avoir en beauté car j’ai été bercé dans mon enfance par la guerre entre les Autobots et les cruels Decepticons, deux races de robots extraterrestres. Hélas, trois fois hélas. Le film sombre vite dans le dégoulinant et on apprend un peu comme chez Miss France que la guerre, c’est mal, et que la paix, c’est bien. Tous les clichés du genre étaient présents. Mention particulière à Apple et à GMC, deux firmes ayant réussi à placer leurs logos dans chaque plan du long métrage. Le héro principal (Shia Labeouf) serait semble-il la nouvelle coqueluche américaine. Je me souvenais vaguement de lui dans une série produite par Disney et diffusée sur France 2, la Guerre des Stevens. On devrait le retrouver dans le prochain Indiana Jones.

Enfin, pour finir ce très long billet (…) et faire plaisir à Garfieldd, un petit extrait de Queen qui chantait à une époque ou j’étais encore belle et fraîche :

(C’mon)
Oh won’t you take me home tonight?
Oh down beside your red firelight,
Oh and you give it all you got
Fat bottomed girls you make the rockin’ world go round
Fat bottomed girls you make the rockin’ world go round

Hey listen here,
Now I got mortgages on homes
I got stiffness in my bones
Ain’t no beauty queens in this locality. (I tell ya!)
Oh, but I still get my pleasure
Still got my greatest treasure.
Heap big woman you done made a big man out-of me!
Now get this!

Oh, (i know),you gonna take me home tonight (please)
oh, down beside that red firelight
Oh, you gonna let it all hang out
Fat bottomed girls you make the rockin’ world go round *(yeah)*
Fat bottomed girls you make the rockin’ world go round
GET ON YOUR BIKES AND RIDE!

Oooh yeah oh yeah them fat bottomed girls
Fat bottomed girls
Yeah yeah yeah
all right
ride ’em cowboy
Fat bottomed girls
Yes yes

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