La FAP (Fashion Police, pas Fille à Pédé)

C’est en faisant les langues de pute (ou bitcher comme le dirait plus élégamment Fabrice) en sirotant de délicieux cocktails sans alcool (ou avec) à la terrasse de l’Etoile Manquante que nous est venue l’idée de monter une association à but non lucratif dénonçant les dérives de la mode. L’endroit est stratégique. S’y rendre peu après minuit permet de voir défiler tout le Marais et constater ainsi avec effroi les effets ravageurs de la mode sur les copines, de plus en plus nombreuses à jouer les fashionistas de bas étages en portant des tenues improbables, vulgaires et surtout inadaptées à leurs physiques parfois disgracieux. Snooze, Nico et moi-même avons donc décidé de lancer la Fashion Police.

Finis Africae (fondateur de la célèbre association «AGIR VITE», Association des Gays Indisposés dès le Réveil par les Vêtements Immondes de leurs Tendres Époux) et Orpheus ont vite rejoint le mouvement. Ka propose de son côté une variante, la Brigade de l’Art ou du Cochon (BAC) encourageant chaque citoyen à décrocher, arracher et piétiner certaines horreurs picturales. Certains restent malheureusement incurables. Ainsi, Samantdi (provinciale incapable de marcher quelques petites minutes dans Paris sans se plaindre) à-t-elle lancé la MICHAFLAPL (Milice du Chacun Fait ce qui Lui Plait), association fondée dans le but préserver le droit au mauvais goût. Il était donc urgent de réagir. Et vite. La Fashion Police souhaite dénoncer les dérives du prêt-à-porter souvent bas de gamme qui rongent les accros de la mode et du shopping.

Le retour du jean Slim (un grand merci à Iggy Pop ou à Franz Ferdinand): la tendance viendrait de Scandinavie et commence bien malheureusement à faire de sacrés ravages dans nos contrées civilisées. La Fashion Police déconseille le port de ce pantalon sauf si bien entendu l’heureux acquéreur souhaite ressembler à une vendeuse anorexique de chez Colette. Il devra cependant penser à éviter de choisir une taille 36 si le reste de sa garde-robe est taille 44 à moins d’opter pour l’option jean Skinny élastique ou de choisir d’utiliser le pantalon en bas de contention. Attention toutefois à l’effet garreau potentiellement responsable du manque d’oxygénation des tissus et donc d’une nécrose des membres inferieurs.

La coupe mulette : Que se passe-t-il dans le milieu gay ? Le retour des coupes improbables et plus particulièrement de la mulette, coupe vanier, coupe Longueuil, nuquette, coupe Flémalle, padde ou nuque à l’allemande (c’est fou ce qu’il est possible d’apprendre sur Wikipedia). La Fashion Police proteste vivement et conseille à tous les possesseurs d’une telle ignominie de passer par la case coiffeur et d’opter pour une coupe plus raisonnable. Tout le monde n’est pas David Beckham ou Robbie Williams. Attention également à ne pas utiliser un pot de gel en sortant de la douche. S’il est important de prendre soin de sa tignasse, l’aspect placenta frôle parfois le dégueulasse et l’heureux tartineur de gel ou de cire capillaire peut vite se transformer en papier tue mouche.

Le débardeur : Cet accessoire correspond à la faute de goût par excellence. Ce haut, extrêmement difficile à porter, est uniquement réservé aux rares chanceux possédant un ensemble « poitrine ferme et musclée, jolis biceps et triceps ». Le ventre mou et proéminant est souvent fatal. Le port du débardeur peut ressembler à une descente aux enfers lorsqu’on appartient à la catégorie brindille. De nombreux spécimens filiformes n’hésitent pourtant pas à tenter l’expérience en accordant leur haut à leurs lunettes mouches Dolce&Gabbana. Attention à ne pas pousser le vice en couplant au débardeur un jean moulant et des mocassins brillants. Le bras adipeux est également le pire ennemi du débardeur.

Le pantacourt : L’été est enfin arrivé et les fameux pantacourts sont de retour. Tout comme le Jean Slim, tout le monde ne peut pas porter cet accessoire incontournable de la saison estivale. Tout mollet ne peut être mis en valeur (question de travail et plus injustement de génétique). Le mollet doit être ferme, musclé, le summum étant le dessin apparent des deux muscles jumeaux du triceps sural (bruit de la bave coulant de la bouche). La qualité du poil est également importante. Ni trop longue, ni trop courte, juste soyeuse et élégante. -Nico- a défini une échelle permettant de classifier le mollet, l’index Mollex 5©, le niveau zéro correspondant au mollet de très basse qualité. Le mollet peut être léché à partir de 3, 5 correspondant à la catégorie exceptionnelle. Vélib’ pourrait donc permettre au neocycliste mou de la jambe de se muscler en grillant les feux rouges, prenant les sens interdits, téléphonant en roulant ou en empruntant les pistes cyclables dans le mauvais sens.

En conclusion, ce qui est « tendances » est parfois « terrain glissant ».

Mais la Fashion Police est dorénavant présente pour verbaliser tout pétage de plombs vestimentaire.

Qu’on se le dise. :jittery_tb:

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