Deux week-ends sinon rien

Les week-ends passent et ne se ressemblent pas. Et c’est très bien comme ça. Frédéric et son frère Rémi nous ont conviés il y a dix jours à passer en leur compagnie et celle d’autres amis un week-end en Seine Maritime. Nous étions tous présents pour fêter leurs trente-cinq ans. Mis à part Nadine (pas ma secrétaire de nouveau en arrêt maladie mais la meilleure amie de Frédéric) et son compagnon, l’ambiance était très gaie. Les jumeaux avaient loué pour trois jours une maison située à quelques kilomètres de Dieppe. La bâtisse, de type normande, était chaleureuse et répartie sur trois niveaux. Une pièce remplie de jeux était aménagée pour les enfants. Cerise sur le gâteau, le propriétaire avait eu la bonne idée de transformer une petite annexe en véritable SPA, constitué d’un jacuzzi géant et d’un sauna. L’endroit idéal pour oublier les petits tracas du boulot et recharger ses batteries. C’est ce que nous avons fait en nous promenant sur la côte Normande, en nous reposant et en appréciant la gastronomie locale.

Un peu trop à mon goût car nous avons véritablement passé plus de quarante-huit heures à nous bâfrer. Tout était bon pour ouvrir une bouteille de vin, prendre l’apéritif, nous rendre au restaurant ou préparer des mets plus délicieux les uns que les autres. Hiver précoce oblige, nous avons commencé par ingurgiter un gros foie-gras, suivi d’une bassine de saucisse de Morteau et de petit salé aux lentilles, un nombre incalculable de tourtes, de flamenkuches, d’acras de morue maison, de terrines de lapin et de litres de confitures diverses et variées préparées avec amour par la petite troupe. Le petit déjeuner enchainait directement sur le déjeuner, le gouter puis le diner. Un véritable cauchemar pour les triglycérides et la glycémie.

C’était sans compter sur les amateurs de fromage qui avaient ramené une quantité indécente de spécialités régionales. J’ai gouté pour la première fois à une arme de destruction massive : la boulette d’Avesne, ramenant le goût et l’odeur du fromage d’Epoisses ou du vieux Lille à celui du Babibel. J’ai appris que cette spécialité, en forme de cône orangé, était constituée de pâtes de maroilles accidentées, déclassées avant affinage, rebroyées et enfin aromatisées. Conseil du Docteur roidetrefle : Ne surtout pas prendre directement le fromage avec ses doigts sous peine de les tremper pendant une bonne heure dans la javel pour se débarrasser de l’odeur nauséabonde proche du cadavre en décomposition avancée un été de canicule.

Je suis rentré avec une désagréable impression de nausée. Comment avais-je pu manger autant sans pouvoir m’arrêter ? C’était décidé. J’allais arrêter les dégâts en me mettant à la diète les prochains mois. C’était sans compter sur Lolo qui avait eu la bonne idée d’organiser son mariage le week-end suivant.

Rendez-vous était donné à la mairie de Levallois. Le couple avait la chance d’officialiser leur union devant Patrick Balkany, proche de notre Président. Le maire est l’un des patients de Doudou. Lolo le connaissait également via son père, un temps en affaire avec la ville (…). Patrick faisait une fleur au couple en les mariant en ce début d’après-midi car il devait rejoindre Nicolas qui lui avait proposé de l’accompagner en jet à Cardiff pour assister au match France-Nouvelle -Zélande. Si le Maire s’est longuement attardé sur la situation familiale des témoins du marié, aucune question n’a été curieusement posée à ceux de la mariée, tous deux pédés. Petite pensée pour Ioio.
Lolo était magnifique dans sa robe de mariée. Son cul était parfait après avoir passé des semaines à vibrer sur un Powerplate. Un buffet était organisé à la sortie dans un café mitoyen de l’hôtel de ville, l’occasion idéale de retrouver la bande d’amis du couple. Tout le monde attendait avec impatience la soirée organisée quelques heures plus tard. « Power of Love » en était la thématique.

Snooze était habillé en hippie afro. Je l’accompagnais en Mike Brant. Cécilou et Jean-Guimauve nous ont gentiment proposé de nous conduire à la soirée. Nous devions y rejoindre Mimi Zonzon et Nicolas. Tous les invités étaient déguisés. L’ambiance était disco-hippie-chic. Les amis du couple se mélangeaient harmonieusement à la famille. Un chanteur célèbre et le compagnon d’une actrice qui n’est pas folle vous savez (pendus pendus pendus) étaient présents. Un écran diffusait le match de rugby et la plupart des invités se désespérait du jeu de l’équipe de France, menée de dix points par les Kiwis. Un imposant buffet était dressé. Des saladiers de confiseries, une fontaine de chocolat et une machine à Barbapapa étaient mis à la disposition des enfants.

La soirée a véritablement décollé après la victoire des bleus. Une quantité incroyable de verrines et autres petit-fours était disposée tout autour de la salle décorée pour l’occasion. Six heures de groove plus tard, le disc-jockey a commencé à passer les inévitables slows. Un invité m’a proposé de danser en sa compagnie. Ne sachant toujours pas dire non, j’ai accepté. J’ai passé trois minutes à me faire peloter les miches. Cécilou était morte de rire. Juste avant de partir, mon nouvel ami a commencé à draguer mon mari pour finalement nous proposer un plan a trois que nous avons poliment refusé. :blink_tb:

Impossible d’avoir une poussée de militantisme primaire et pourrir le mariage d’amis en demandant à Monsieur le maire pourquoi et comment je n’ai toujours pas le droit de m’unir avec la personne qui partage ma vie. Cependant, chaque mariage auquel j’assiste me laisse un goût assez amer au fond de la bouche, me ramenant à ma réalité de citoyen de seconde zone, classé dans la catégorie mœurs atypiques. J’ai pourtant de plus en plus l’impression de vivre dans une démocratie à plusieurs vitesses. Rien à voir avec un petit caprice de petit bobo trentenaire. Juste une réflexion de petit pédé pas certain de pouvoir encore attendre des années à avoir plus de devoirs que de droits.

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