Poupée vaudou et potins

Mon agence m’envoie de plus en plus fréquemment à Londres pour la représenter. Ceux qui me connaissent pourraient s’étouffer si j’abordais le sujet de ma timidité maladive. C’est pourtant bien le cas. J’ose difficilement aborder les gens et parler en publique est douloureux. Mon cœur bat rapidement, résonne et me coupe parfois la respiration. Je dois donc me concentrer, répéter longuement mes présentations et me préparer à toutes les questions possibles et imaginables. La veille, je mange léger et je me couche de très bonne heure. Je pense également à glisser dans la poche de mon costume un petit comprimé fantastique qui permet en cas de panique de réguler comme par magie le rythme cardiaque des nigauds trop émotifs. Je précise que ce médicament est légal et non importé des Pays-Bas ou d’un pays exotique.

Mardi dernier, Vénus devait être en Pluton et Mars sous Saturne. Il m’était impossible de fermer l’œil. Après avoir accusé Snooze de faire trop de bruit au téléphone, après lui avoir demandé de baisser le son de la télévision et enfin après lui avoir hurlé dessus car j’en avais raz la moule qu’il joue encore à sa fichue console à plus d’une heure du matin, j’ai finalement réussi à m’endormir. Il ne me restait plus que quatre petites heures avant que le réveil ne sonne. Moins d’une demi-heure après être tombé dans les bras de Morphée, Snooze est venu me rejoindre dans la chambre. Il ne souhaitait pas me faire un petit bisou. Non. Il m’a juste demandé d’évacuer notre appartement car des crétins avaient mis le feu à une poubelle située sous notre fenêtre. La poubelle avait fondu, le plastique se répandait sur le trottoir et les flammes commençaient à attaquer les pneus d’une voiture. En bonne dame pipi de notre immeuble, Snooze s’étonnait que personne n’ait appelé les jolis pompiers de la caserne voisine.

Mon mari n’a donc pas résisté. Il a appelé les bombasses anti-feu et m’a demandé de sortir de notre appartement et de me réfugier dans la cour intérieure. La fumée était de plus en plus importante et les yeux commençaient à piquer. Après lui avoir poliment signifié mon refus de quitter notre appartement (il nous reste encore 19 années et six mois avant d’avoir remboursé le crédit), je me suis dirigé telle une larve dans la cuisine. Je méritais bien un grand verre de coca-cola light à la cerise. Les pompiers n’arrivaient toujours pas et Snooze commençait à s’impatienter. Un gros camion tout rouge est venu à notre secours juste avant de me retrouver en caleçon à tapiner rue Lucien Sampaix. Snooze m’a ensuite lâchement abandonné pour officiellement leur indiquer qu’il avait composé le 112, officiellement pour se rincer l’œil. Je me suis même demandé un moment s’il n’avait pas lui-même allumé le feu pour tâter du pompier.

Les travestis vont se raser, les stripteaseuses sont rhabillées. Les traversins sont écrasés, les amoureux sont fatigués. Il est cinq heures. Paris s’éveille. Oui oui. Le réveil à bien sonné à 5h00. Les sociétés de taxis ne prenaient aucune réservation car la profession protestait contre les mesures Attali. Mon avion a décollé avec plus d’une heure de retard, mon comprimé magique n’a pas eu le temps d’agir, je me suis fait assassiner par ma collègue allemande, et mon vol de retour a été annulé. Cherry on the cake, je me suis aperçu en rentrant que j’avais autorisé par erreur un prélèvement bancaire assez conséquent sur mon ancien compte non approvisionné, que Air France avait accidentellement purgé le compte de ma carte de fidélité et que le syndic de notre immeuble nous réclamait un supplément de charges pour l’année 2007. Entre temps, la terre à tremblé trois fois, j’ai déclenché une crise d’acné, une pluie de sauterelles s’est abattue sur Paris et je me tape un fond migraineux. Je suis à deux petits doigts de faire pipi sur le parquet et de me rouler dedans. Mode Caliméro On.

Passer en coup de vent hier soir à Paris Carnet m’a cependant remonté le moral. Il y avait de nombreuses nouvelles têtes, timides, parfois hésitantes. Je me souviens de ma première fois il y a plus d’un an. Je n’osais pas bouger. Je suis resté toute la soirée debout devant la porte des toilettes.

Et que de révélations cette semaine. J’ai ainsi appris que Ron était Brad-Pitt Deuchfalh, que Bénédicte était en couple avec un Garfieldd lesté de près de vingt kilos et que Finis Africae bloguait sous le nom de Matoo.

Paris Carnet, c’est décidément bien mieux que Voici. :thumbup_tb:

20 commentaires sur “Poupée vaudou et potins

  1. Je suis sur que ni toi ni Snooze n’a(vez?) eu la presence d’esprit de prendre des photos des soldats du feu en pleine action. :wub_tb:

    Polypheme, avec un deputé ou un ministre, ca ne serait pas à la fois plus jouissif et plus efficace? :devil_tb:

  2. ‘Tain ! 19 années et six mois, encore… Et dire que nous, il nous reste que 10 ans, qu’on est à mi parcours, et que ça m’a l’air d’une éternité… Bon, on s’est à peine entre-apperçu mercredi soir à Paris-Carnet, je vais prendre le temps de découvir ton blog d’ici la prochaine, histoire d’avoir de quoi papotter un peu avec toi si tu y repasses (mais y’a pas de raison, t’es un habitué, non ?) Pour moi, c’était une première, et ma foi j’ai trouvé ce rendez-vous plutôt sympatique. Biz au grand timide (des cachets, quand-même! j’en avais jamais entendu parler…)

  3. Question potins, suis d’accord avec cfranck, je me demande bien si tu es très fiable …
    D’ailleurs à ce propos, et même si tu n’uses pas d’outils de microblogging sous ton dotclear machin chose ou assimilé, pourrais-tu te connecter sur « http://www.blogitexpress.com/ », attendre quelques minutes si tu n’es pas chanceux que dans la colonne de droite s’affiche la pub pour « Brad Pit … » (si tu es chanceux, elle y sera tout de suite … mais vu la semaine que tu viens de passer, je doute, alors je pense que tu attendras un peu lol), et rester, sans cliquer ni passer ta souris dessus, les yeux braqués sur cette foutue pub … et ensuite et enfin me dire si toi aussi tu vois apparaître de façon « quasisubliminale » (c’est-à-dire environ 1/4 de seconde) la tête de …. je te le donne émile …. : SIM (oui, le comique que tu crois qu’il est mort, mais en fait non, il n’a QUE 81 ans …). Franchement, depuis que je m’en suis aperçue il y a quelques jours ça me perturbe grandement. Je n’ai jamais pensé réellement que Brad était un ado de 15 ans, mais de là à apprendre qu’il s’agit d’un vieux comique fatigué des grosses têtes … J’ai voulu poser la question à Ron, qui était dans une bonne semaine de « je réponds à toutes vos questions lâchez-vous » … mais je suis arrivée trop tard, il venait de décider qu’il ne prenait plus de questions … et quant à Damien, le papa de BlogIt, il est parti aux States en ouacances …
    Et vous les gens, ça vous dit de tenter l’expérience et de me répondre ??? Parce-que là, franchement, je sèche …
    Merci !

  4. Si c’est bien ce que je crois, ton comprimé anti-trac, c’est un coup à faire un malaise vagal devant toute l’assistance en pleine présentation ! En même temps, ça peut être sympa si tu veux voir des pompiers de près…

  5. Mais est-ce que tu as reconnu Garfieldd ? Je lui ai envoyé un pot de confiote pourqu’il se remplume.

    (Qui a hérité des kilos perdus ? Quelqu’un m’a dit que c’était… les gens sont méchants !!! )

  6. Ah le 1er Paris-Carnet, c’est qqchose, heureusement j’étais passée au pique-nique des blog à Bercy où j’avais fait 3 fois le tour avant d’oser demander si c’était bien ça… Moi aussi j’ai vu des pompiers de près (!!) : j’ai reçu un bout de bois (ou de météorite, c plus classe) sur la tête pendant que je faisais de l’aviron… pissage de sang, pompiers, bétadine, hôpital, points de suture… sympa :o)
    Et donc 3 points de suture = 3 pompiers, pas mal hein :happy_tb:

  7. Cool, roidetrefle. Je crois bcp aux leçons de la mythologie grecque: à te faire un sang d’encre, tu attires les emmerdes (le contraire est vrai aussi: l’ubris provoque les pépins).
    Tu devrais obstinément counter yours blessings, mon vieux, pourquoi t’en faire autant? Qu’est-ce que tu risques? Pas grand chose, en vérité.

    (Je sais, c’est pompeux. Mais ça me fait de la peine de te voir insomniaque, hypocondriaque, anxieux, migraineux… Qu’est-ce qu’on peut faire pour t’aider à prendre la vie du bon côté?)

  8. J’ai été contente comme tout de te revoir. Ton fond migraineux a dû te faire te mélanger les pinceaux pour les potins… Je n’ai pas entendu la même chose !

    Pour Londres t’es sûr que tu ne peux pas te faire remplacer parfois ?

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