Les Incorruptibles

Spock à l’inter. Me recevez-vous Lieutenant Commander Montgomery Scott? Téléportation demandée du vaisseau USS Enterprise NCC 1701 de classe Constitution vers contrée très lointaine. Voici ce que je me suis dit in petto à moi-même en rentrant mercredi soir de Barcelone. J’avais une bonne raison d’abandonner Snooze, Harry et Tori dans la capitale catalane. Bonum m’avait offert le droit de faire un bref aller-retour à Chicago et l’idée de poser ma valise, prendre une douche, mettre ma plus jolie culotte, me faire le maillot, me repulper les lèvres, prendre une nouvelle valise et me diriger sans souffler vers Roissy ne m’excitait pas plus que cela. J’étais également ballonné à l’idée que ma réservation de chambre n’ait pas été validée et que mon Bed and Breakfast ne se trouve en plein trou du cul du monde, dans une banlieue pourrie et lointaine de la ville.

Parce que Chicago, je ne connais pas vraiment. J’ai pourtant vadrouillé tout autour, sans jamais avoir l’occasion d’y mettre les pieds. Mes seules références sont le Cook County Hospital de la série Urgences, Tintin en Amérique, Le mariage de mon meilleur ami, Eliot Ness, Al Capone, la prohibition tout ça tout ça. La première étape était de se rendre à l’aéroport. Voyageant en classe cochon (définition de la classe économique par une collègue assez bourgeoise et méprisante parfois), je n’allais hélas pas bénéficier des larges fauteuils vibrants et inclinables à 180°, du menu 4 étoiles ni des gâteries des stewards. Il fallait donc réagir. Fabrichoo a eu la délicate attention de me bloquer un siège magique magique me permettant d’allonger mes jambes et étaler mes petits petons du 46 fillette. Un véritable bonheur. C’était sans compter sur mon voisin alcoolique à l’haleine de hyène qui s’est presque endormi sur mon épaule, la bouche grande ouverte, libérant ainsi assez de toxines pour être qualifié d’arme de destruction massive.

L’avion avait certainement été affrété par la Word Company. Beaucoup se connaissaient. J’ai même rencontré des anciens camarades de la faculté. La plupart était en costume. Je faisais un peu tache avec mon sweet pourri, mes Doc Marteens et mon jean tout troué. Les passagers qui voyagent pour affaires sont le plus souvent les plus puants. Encore plus puants lorsqu’ils n’ont pas eu la chance de poser leurs culs adipeux en Business. Ils sont jaloux, aigris et passent leur temps à mépriser le personnel de bord. Mon voisin a engueulé l’hôtesse car elle ne lui servait pas son Gin préféré, un autre s’est plaint du service pitoyable, et une pétasse a fait un caca nerveux car un steward ne lui trouvait pas la dernière édition de Elle. Qu’importe. Le vol n’a pas duré bien longtemps et nous avons atterri à l’heure.

Mon Bed and Breakfast est finalement bien situé dans le quartier de l »Old Town, au nord du Loop, la partie qui concentre le plus grand nombre de Gratte-ciels. Kapra, la propriétaire, m’avait préparé un brownie géant pour me souhaiter la bienvenue. Elle m’avait réservé sa chambre préférée, la porzellan zimmer, chambre gorgée d’imposants meubles de style Chippendale, d’onctueux coussins, mais surtout d’une cinquantaine d’assiettes en porcelaine accrochées aux murs. J’avais hérité de la chambre de Dolores Ombrage, professeur de Défense contre les Forces du Mal à Poudlard. Je bénéficie d’une grande salle de bains privative, mais également d’une cuisine et d’un petit salon. Kapra est de plus une formidable cuisinière et j’ai un accès Wi-Fi contrairement à Barcelone. Cerise sur le gâteau, il y a un Dunkin Donuts à deux pas de la maison et il est possible de rejoindre le centre ville en un quart d’heure en métro. Que demande le peuple?

La ville et ses habitants semblent très accueillants. On y trouve les plus hautes tours des Etats-Unis et le centre ville n’a rien à envier à Manhattan. La ville est également très verte et tout est fait pour les sportifs. Enfin, contrairement à beaucoup de cités nord-américaines, les rues sont propres et bien entretenues. Chicago a donc pris le meilleur de New-York (Architecture), De San-Francisco (Beaucoup d’espaces verts), de Miami Beach (plage et sport) et enfin de Boston pour son côté bourgeois et bien entretenu. Il y a même une partie de la ville consacrée au Shopping, Le Magnificent Mile sur la Michigan Avenue. J’ai vraiment hâte d’arpenter ses rues et avenues en compagnie de Monsieur Lapin qui s’est une nouvelle fois glissé dans ma valise. Le petit parasite. Toujours prêt à tout pour voyager gratos.

14 commentaires sur “Les Incorruptibles

  1. J’aime bien ta vie, quand même … Parce que bon, d’accord, boulot, boulot beaucoup beaucoup pour gagner pas moins mais pas forcément plus, cancers de partout, malades chiantissimes à écouter et conseiller,
    mais en contrepartie, quand boulot-boulot rime avec voyage-voyage, c’est quand même pas mal … les ors de la République, c’est bien mais c’est assez statique … il n’y a que le patron qui ait le droit de se balader de réunion en réunion dans le monde entier …
    Profites-en bien, et je veix absolument voir des photos de Monsieur Lapin, pour vérifier s’il a été bien traité !

  2. C’est vraiment avantageux d’avoir des petites jambes je trouve! Moi je me glisse partout et je ne respire pas l’halein des autres parce qu’ils respirent au dessus de ma tête :clap_tb:

    (Le premier qui m’appelle Passe-partout, il prend un coup de sac à main… Nanmého! :furious_tb:)

  3. Quand j’avais vu les deux twitts successifs Barcelone/Chicago, j’avais pensé que tu appelé ton arrondissement « Chicago », pour une raison que tu nous expliquerais un jour. :blush_tb:

  4. « mon voisin alcoolique à l’haleine de hyène […], la bouche grande ouverte, libérant ainsi assez de toxines pour être qualifié d’arme de destruction massive »
    Eh bin, c’est dangereux de voyager avec toi dis moi :annoyed_tb:
    J’espère que tu avais emporté un masque à gaz pour toi et Monsieur Lapin ?! :blink_tb:

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