ça c’est palace!

N’ayant pas envie de rester sur une déception après ma pénible expérience barcelonaise, j’ai convaincu Snooze de partir en week-end prolongé à Madrid. Mes souvenirs madrilènes remontaient à un voyage organisé en classe de seconde. Nous étions alors parti en train de nuit et étions hébergés en banlieue chez une vieille radadasse qui nous rationnait eau et nourriture. Ainsi, dès que nous dépassions trois petites minutes sous la douche, Agrippine coupait immédiatement la chaudière. Tous les midis, nous avions droit à une affreuse tortilla coincée entre deux tranches de pain dur. Oui, j’ai connu la faim. Le soir, nous étions soumis à un couvre-feu. Afin d’optimiser son appartement et louer un maximum d’espace, elle dépliait un lit de camp au beau milieu de la cuisine. La tactique avait un double avantage: elle permettait de libérer une chambre supplémentaire et surtout de contrôler tout accès au garde-manger et au frigo. Pas folle la guêpe Ibère.

Nous n’allions pas nous retrouver en banlieue cette fois-ci. Non non non. Snooze a eu la bonne idée de choisir un hôtel idéalement situé a quelques mètres de la Puerta del Sol, juste en face des « Galerie Lafayette » locales, « El Corte Inglès ». Côté transports, Air-France nous a une nouvelle fois vendu des billets pour un vol opéré par une autre compagnie partenaire. Une fois de plus, même en vol régulier, le service s’est avéré être celui d’une compagnie low-cost (verre d’eau et toilettes à la limite de la gratuité). Autre tradition. Tout comme lors du vol aller Paris Barcelone, mon voisin de rangée s’est avéré être un amateur de tortilla (que la compagnie propose pour 2,50 euros, accompagnée d’une bière elle aussi à 2,50 euros, et d’un assortiment de charcuterie à 12 euros). Tout comme lors du vol aller, mon voisin digérait très mal l’oeuf et se transformait en arme de destruction massive en métabolisant. Cependant, notre avion est parti et arrivé à l’heure, et c’est bien l’essentiel. Autre bon point, le centre ville n’est qu’à une petite demi-heure de l’aéroport en métro. Contrairement à Barcelone ou le Wi-Fi est denrée rare, des spots gratuits permettent au gentil touriste 2.0 équipé de « Google Plans » de trouver rapidement son hôtel. C’est bon la technologie (parfois).

Note pour moi-même: Ce billet sera d’une partialité totale. Le postulat de départ est le suivant. Barcelone est une ville cracra, qui refoule le pas propre, blindée de touristes, blindée de boutiques à touristes, blindée de restaurants à touristes, la nourriture est grasse et peu digeste, tout ça tout ça. A contrario, Madrid est une ville accueillante et propre. Ses habitants sont charmants et sa gastronomie raffinée.

Trois jours à Madrid, c’est un peu le minimum syndical. Même s’il est impossible de tout visiter en un laps de temps aussi court, les principaux lieux à ne pas manquer sont très proches les uns des autres. Contrairement à Barcelone, la ville n’est pas étalée et il est possible de tout visiter sans prendre les transports en commun (bien plus propres et rapides qu’en Catalogne). La Plaza Mayor se trouve à quelques mètres de la Puerta del Sol. Cette place est le passage obligé pour se rendre au Palais royal, situé à l’ouest de la ville. Elle accueille un marché de Noël dédié à la crèche. Les espagnols semblent adorer les crèches. Des petits Jésus grassouillets sont en vente un peu partout. Des sentons, la plupart fabriqués très loin un peu plus à l’Est, des guirlandes électriques aux normes hasardeuses, des animaux en plastique, des accessoires divers et variés, des petites fontaines, des moulins, des maisonnettes, des étables: tout est disponible pour réaliser la plus baroque des crèches. J’ai pensé à racheter une mini-boule à facette disco disco pour l’accrocher juste au dessus de l’âne et du boeuf.

L’architecture de la ville est particulière. Mauresque, Autrichien, Espagnol, Italien et Français, tous les styles se mélangent harmonieusement. Un peu à l’image du Palais Royal, dont les pièces ouvertes aux touristes sont décorées de façon très hétérogène, même si un style rococo flamboyant peu digeste semble dominer. Le palais se trouve à l’endroit où se dressait l’ancienne fortification musulmane. L’édifice conserve une forme traditionnelle espagnole avec une cour centrale rectangulaire. les façades sont grossièrement inspirée de celles du Louvre. Le billet d’entrée permet de visiter certains salons, la pharmacie royale ainsi que l’armurerie (certainement la partie la plus intéressante). Aucune photographie n’est permise, comme dans la plupart des édifices ouverts au public. Une manifestation de bienvenue avait été organisée en notre honneur. Des pédés, des gouines et des bisexuels manifestaient face à l’entrée du Palais Royal. Nous avons crû comprendre qu’ils n’approuvaient pas la position radicalement radicale des représentants de l’église catholique espagnole. L’endroit est stratégique: face à la cour se trouve la cathédrale de Sainte-Marie la royale de la Almudena, siège épiscopal du diocèse de Madrid. Le bâtiment est contemporain et seuls ses vitraux sont vraiment intéressants. Nous nous sommes également perdus dans les galeries du Prado. Je me suis même réconcilié avec El Greco que j’ai trouvé d’un modernisme hallucinant, et admiré enfin en vrai les Menines dont nous avions eu un timide aperçu à Barcelone au musée Picasso.

Mais revenons à nos moutons. La ville grouillait de monde jusqu’à très tôt le matin. Mais vraiment très tôt. Nous avons eu le droit la première nuit à des chants de Noël jusqu’au lever du jour juste sous notre fenêtre. La deuxième nuit, un groupe de péruviens nous a offert un medley Nescafé local non stop jusqu’à l’arrivée des poubelles (Hoy te he visto, con tus libros caminando, y tu carita de coqueta, colegiala de mi amooooooooooor, Tu sonries, sin pensar que al mirarte, solo por ti estoy sufriendo, colegiala de mi amooooooooor). Juste une envie de leur faire manger leurs satanées flûtes de pan de mierda. Petite compensation: un groupe de pompiers sexy sexy dédicaçait son calendrier, face à notre hôtel. Nous avons également pris dans nos bagages Monsieur Lapin. Si je n’étais pas pédé, j’emballerais décidément comme un dingue avec cette peluche. Oh comme il est chou avec son lapinou.








Last but not least, je me suis fait « outer » en beauté en attendant ma valise à Orly. Une collègue de chez Bonum avait eu la bonne idée de réserver les mêmes vols. Elle nous avait croisé plusieurs fois dans la ville pendant le week-end. Elle m’a sauté au cou, m’a embrassé, mi-hystérique, mi-surprise de me trouver en compagnie de Snooze. Elle n’avait pas osé nous déranger pendant notre séjour.

Charmante attention. :bye_tb:

Madre de Dios, ça va jazzer du côté de la machine à café.

15 commentaires sur “ça c’est palace!

  1. Mais n’est tu pas allé te gaver de serrano dans un « paraiso del jamon » ???
    Une fois j’ai passé 3 semaines à Madrid, j’ai pris 3 kilos, sans doute grâce à l’excès de leurs tapas de folie.

  2. Il fallait bien que ça arrive un jour!!! Vous êtes maintenant le couple phare de chez Bonum et vos faits et gestes seront épiés, répétés et amplifiés!!! Bienvenue dans la peau de Carla mon cher Chondrinou. :clap_tb:

  3. On reconnait trop bien ta description de Air Europa. La denrière fois que j’y susi allé, j’avais payé le tarif Air Europa (vraiment pas cher) et je me disais que pour ceux qui passaient par Air France ça devait vraiment être une arnaque vu le niveau de service, l’espace…

  4. tu devrais assumer et enfin dire que tu as détesté Barcelone parce que j’y étais. La preuve en est que je ne t’ai toujours pas revu depuis :blink_tb: :thumbdown_tb:

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