Plein les narines

Je vis certainement aux pays des Bisounours, mais je ne bois toujours pas d’alcool (quoi qu’en dise ce gros baratineur de Snooze qui adore raconter que lors de la saint Sylvestre 1999, j’ai montré ma culotte après avoir trempé mes lèvres dans une coupe de Champagne), je ne fume pas et n’ai jamais consommé la moindre substance hallucinogène. Aucun pétard, pas de space cake ni de champignons rigolos, rien dans le nez ou les veines. Rien, nada, niet, que dalle. Ma sobriété a souvent été une source d’étonnement pour certaines connaissances qui ne comprenaient pas comment il était possible de s’amuser en soirée sans boire le moindre coup. Mon tropisme pour les bars est donc très limité. Je m’y suis presque toujours emmerdé, entre bruit, chaleur, hygiène douteuse et jusqu’à peu, fumée de cigarette qui pue, pique les yeux, se fixe sur les cheveux et flingue les vêtements. De plus, et alors que mes amis vendraient père et mère pour certains mélanges liquoreux exotiques, je n’y consomme généralement que du coca-cola light ou du lait chocolaté (ouhla, uniquement les jours de fête). Un peu monocorde tout ça tout ça.

Pour être honnête, j’adore voir mes amis l’œil vitreux et la bouche baveuse, et leur ressortir des photographies honteuses quelques mois plus tard. Cependant, la limite est parfois très étroite entre le rire incontrôlable à la limite de la niaisitude (mot en « tude » imaginé) et la queue de renard étalée sur le parquet ou la moquette: Se poiler, oui, nettoyer, non!
Je me souviens notamment d’une fête où tout à très vite dégénéré. La nourriture volait dans tous les coins de l’appartement, les uns vomissaient dans les toilettes ou dans la cuisine, les autres urinaient par la fenêtre. Je me souviens également de grandes soirées organisées à la faculté. On me confiait souvent le bar à bière car je n’étais pas considéré comme étudiant à risque, c’est à dire un étudiant passant son temps à biberonner aux frais de la princesse. L’alcool fort coulait à flot et la consommation était vivement encouragée jusqu’au coma éthylique. Il fut également un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, temps ou les facultés organisaient des soirées bière de mars ou beaujolais nouveau. Ces soirées se terminaient systématiquement par le débarquement des pompiers, pour le plaisirs de nos yeux, ou du SAMU, et accessoirement par un toilettage complet des locaux.

Je n’ai jamais été tenté par un joint, même à Amsterdam. Rien à voir avec une quelconque peur de répression. Juste un manque d’envie. Pourquoi se forcer alors que son palais ne supporte pas le goût de l’alcool? La situation est parfois cocasse car je n’ai jamais passé mon permis de conduire. Ainsi, alors que je reste le seul sobre de la bande, je ne peux même pas ramener mes amis après une soirée arrosée. Un peu con le roidetrefle.
Il y a peu de temps, j’ai pourtant été surpris par une stagiaire dont j’ai la charge pendant plusieurs mois. Louise est une charmante bourgeoise un peu fofolle qui termine ses études de médecine. Le lundi, elle a pour habitude de nous raconter, sans retenue aucune, ses frasques du week-end passé ou ses vacances très jet set. Jusqu’à présent, nous avions uniquement eu le droit aux détails croustillants de ses murges entre copines. Il y a environ trois semaines lors d’un déjeuner, Louise nous a sorti en se marrant qu’elle en avait pris pour au moins deux cents euros dans les narines lors d’un week-end orgiaque organisé par ses meilleurs amis, et qu’en gros, rien n’était meilleur qu’une petite ligne de temps en temps pour se filer la pêche et repartir du bon pied.

Même si j’ai encore une fois l’impression (et la fierté) de vivre dans un autre monde, son attitude ne m’a pas spécialement choqué. J’ai simplement été surpris par sa liberté d’expression, mais également par le fait qu’elle se vante très librement de consommer un certain type de drogue dure devant des collègues qu’elle ne connait ni d’Eve, ni d’Adam. Ce genre d’addiction semble être très fréquent, et pas seulement dans certaines soirées dites branchées parisiennes. Quant aux prix, ils sont inversement proportionnels avec la consommation. Logique tout ça. Je n’ai pas d’avis précis sur la prise de spécialités sud-américaines, ni sur la dépénalisation de certaines substances, l’important étant de ne pas mettre sa vie en danger, ni surtout celle des autres. Je ne fais cependant aucune différence entre alcoolisme chronique et consommation de drogue dure. Le résultat est in fine le même. Une voie est légale, l’autre pas. Cependant, dans un cas, le consommateur trouve son bonheur chez son caviste ou au supermarché. Dans l’autre, il semble devoir passer par des individus fort peu recommandables ou complaisants. Un peu hypocrite la société quand même.

En attendant, je me défonce au praliné semi-liquide acheté chez mon dealer habituel, et cela me suffit amplement.

Quant à mon addiction au Cola light à la cerise, c’est une autre histoire. :thumbup_tb:

17 commentaires sur “Plein les narines

  1. Dr. roidetrefle tu es un Saint et que tu sois le plus sobre de tous est un fait.
    Mais n’as tu réellement jamais goûté à la cigarette ? :blush2_tb:

  2. Heureusement qu’il reste des gens comme toi sur cette terre : sain de corps et d’esprit !!!
    Au fait, t’es sûr qu’elle s’appelle Louise la stagiaire toxico :laugh_tb:!

  3. Les grands esprits se rencontrent et je parle aussi de tes quelques commentateurs qui comme moi n’ont pas besoin de substances diverses pour s’amuser. Les consommateurs d’alcool allant jusqu’à l’ivresse tout comme les consommateurs de substances illicite me désolent plus qu’ils ne me choquent. Par ailleurs leur nombre qui ne semble pas vouloir décroitre m’inquiète surtout pour mes enfants qui pourraient être tenté dans quelques années de suivre ces exemples qui se banalisent.

  4. Que ceux qui se « dopent » pour être plus productifs/drôles/inventifs … ou géniaux te lisent !

    Bon sinon, sérieux tu le trouves où ton coca light à la cerise ? j’en veeeeeeeeeuuuuuuuuxxxxxxxxxxxxxx ! s’il te plait …..

  5. Il y a tellement de choses a dire… surtout vu que j’habite a Londres, la ville de tous les exces!

    Neanmoins, ta Louise, pour raconter ce genre de choses au taf, ca m’etonnerait pas qu’elle ait pris une petite ligne avant de venir au boulot, la coke etant connue pour donner un sentiment d’assurance, d’invulnerabilite. Prends bien soin d’elle 🙂

  6. Merci, merci !
    Grâce à toi, je me sens subitement moins seul :happy_tb:
    J’ai moins l’air d’être un E.T. dans ce monde bières à gogo et autres. Moi ce qui me dégoûte de boire, c’est de penser à la gueule de bois du lendemain et son mal de crane… :furious_tb:
    Vaccin efficace ! :clap_tb:

  7. Il m’arrive de me laisser séduire par un alcool fort, un vin de qualité. :clap_tb:
    Il en faut très peu pour que la vie me paraisse plus douce, :happy_tb: ce qui fait que je ne connais pas la gueule de bois :furious_tb:et qu’en ces occasions mes enfants passent un bon moment! :blink2_tb:
    C’est que mon sens de l’équilibre disparait instantanément et mon élocution devient pénible. :bye_tb:..
    Mais hein, merde alors c’est tout ce que j’ai comme petit plaisir, et le tord je ne le fait qu’à moi même, je dors toujours sur place. :huh_tb:
    J’ai un permis mais pas de bagnole…la liberté de la poivrote!!! :blush2_tb:

  8. Je te sens tout de même « prout prout » sur le sujet. Sur mon blog, j’évoque régulièrement les dégâts de l’alcoolisme (qui est moins un vice qu’une maladie, je connais le sujet suffisamment de près). Et du coup je me demande si tu n’étais pas en train de choper la citrouille de Ron… (je m’apprête à suivre une formation d’aide-soignant, alors forcément je suis tout petit ^^)

  9. Ah, c’est à cause de toi qu’ils continuent à fabriquer cette boisson étrange ?

    Mais quid de tous les gens qui boivent un peu, de temps en temps, pour parler de boisson, par exemple ?Il n’y a pas qu’abstinence ou excès, dans la vie !

  10. Il faut juste apprécier sans excès, je parle de l’alcool là.Mais je fume aussi mais pas de clopes qui font rire et rien dans le nez non plus. D’ailleurs c’est la grande mode maintenant la coco et dans tous les milieux même au taff maintenant.
    Sinon rassures nous, tu bois pas, tu fumes pas mais tu … quand même ?

  11. Mais c’est quoi le piment de ta vie: tu bois pas tu fumes pas, tu baises pas, hein il te reste quoi roidetrefle, Moi je bois un peu je baise avec des nanas ( pas beaucoup ces temps-ci) avec des mecs ( enfin pas tous les jours qd mme à mon âge!!)et j’aime bien un petit whisky et un bon vin rouge de temps en temps :clap_tb:

    Profite de la vie roidetrefle :blink2_tb:

  12. Mais tu es saoul Hellen! (oui je sais on l’a déjà faite un bon milliard de fois)

    Moi j’aime bien les prout prout qui boivent pas et qui sont gentils comme tout. Rhaaa lovely :thumbup_tb:

    Promis, demain j’arrête le champagne au goulot (c’est d’un vulgaire)

  13. Très d’accord avec Anne. Sinon, et ça date de la fin des années 80, j’ai des souvenirs de cadres sups qui se lignaient allègrement et ne s’en cachaient guère (ne pas s’étonner, après des faillites financières vertigineuses ou autre petits traders (car je ne vois pas pourquoi le phénomène se serait calmé alors que la pression de performance s’est tant accrue) qui plombent leur entreprise de chiffres à plein de zéro avec la bénédiction de leur hiérarchie jusqu’à ce que ça se voie trop.
    Donc, oui, vaste hypocrisie persistante de la société sur le sujet.

    (et égoïstement je me dis, quelle chance que mon addiction soit aux livres).

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