Comment bien virer sa cuti

Lorsque ma mère a quitté le domicile conjugal, n’emportant avec elle qu’une affreuse valise rouge, un ours en peluche et un fils braillard, nous ne roulions pas vraiment sur l’or. C’était notre période bleue comme elle aime encore l’appeler. Cependant, s’il y a bien une chose sur laquelle elle n’a jamais lésiné, c’est bien la nourriture. Les chiens ne faisant pas des chats, le réfrigérateur et le placard à guerre thermonucléaire ont toujours été remplis de denrées de qualité. Un peu plus tard, lorsque j’ai emménagé dans mon appartement d’étudiant, je n’avais pas spécialement un budget de nabab, mais j’ai toujours considéré que bien s’alimenter représentait le début du bonheur.

Plusieurs magazines culinaires, dont l’excellent mensuel « Régal », présentent régulièrement des essais comparatifs. S’il n’est pas étonnant de retrouver certaines marques réputées aux meilleures places, il est surprenant de retrouver systématiquement sur le podium des marques de distributeurs, marques à ne pas confondre avec les produits premier prix. Ainsi les yaourt « nature » des marques Monoprix et Leader Price ont-ils été désignés troisièmes ex-aequos, après les yaourts Bonne Maman et La fermière. Même type de classement pour le jus d’orange. Cependant, et sans jouer la chochotte bobo, ce type de classement est loin d’être généralisable et les produits issus de certains distributeurs sont généralement moins innovants, goûtus et de qualité que certains autres produits commercialisés par de grandes marques. Certains sont même franchement cracras.

Le numéro de « Marianne » publié la semaine dernière consacre un article à Jean-Pierre Coffe, la grande gueule qui a passé des années à cracher son fiel, et à juste titre, sur les produits de mauvaise qualité (le fameux jambon polyphosphaté et les saucisses de meeeeerde). Jean Pierre Coffe semble avoir viré sa cuti car, après Zinedine Zidane, il devient l’ambassadeur des Produits Leader Price, associé au slogan « Dépenser c’est dépassé ». Périco Légasse, journaliste chez Marianne, n’a pu résister à l’envie de faire quelques emplettes au Leader Price situé à deux pas de la place de la République et d’y acheter certains produits emblématiques de la marque. Même s’il semble très facile de pondre un article au vitriole en sélectionnant du bas de gamme qui craint du vagin, on ne peut s’empêcher de sourire à la lecture du papier. Florilège.

Rôti cuit de dinde. Prix 2,79 euros. 450 g. Viande de dinde 69%, eau, lactose, lactate de potassium, chlorure de potassium, caramel ammoniacal. Odeur d’eau de vaisselle. Impression de mordre de la pâte à modeler. Goût fadasse, arôme laiteux artificiel. Envie de recracher la bouchée. Sensation d’écœurement. Coffe a-t-il goûté à cette horreur?

Filet de poulet rôti: 2,65 euros, cuits avec peau. Odeur âcre en ouvrant le sachet. La chair du poulet est molle et desséchée. Une consistance gélatineuse assortie d’un arrière-goût farineux laisse une sensation désagréable. pas bon du tout. Au kilo, c’est le prix d’un poulet label rouge.

Blanc de dinde: 1,49 euros: Odeur d’oeuf moisi. Chair spongieuse et insipide. Arrière-bouche évoquant la sciure et la farine. Dégueulasse.

Saucisses fumées: 2,12 euros. Odeur de viande rance. Chair grasse trop salée avec arrière goût synthétique. Arôme de fumé excessif. On mâche du plastique.

Steaks hachés de saumon: 2,19 euros. Préparation précuite à base de saumon haché. Odeur de saumure rance. Chair pâteuse et huileuse. Bouche inconsistante avec un goût de poisson congelé. Immangeable.

Pâté de foie. 0,82 euro. Gras de porc, foie de porc (20%), plasma de porc réhydraté. Tout ce que Coffe a dénoncé. Odeur de pâtée pour chien. Bouche aigre et gélatineuse. Arrière-goût de viande crue. La matière colle au palais. Dégueulasse.

Gratin Dauphinois. 0,89 euro. Odeur de fromage fatigué. Goût de pomme de terre bouillie. Texture de pâtes trop cuites, fin de bouche acide. Le souvenir de la cantine.

Jean-Pierre Coffe aurait-il été payé en produits Leader Price pour vanter leurs mérites?

En champignons hallucinogènes certainement. :bye_tb:

Mystère et boule de gomme.

17 commentaires sur “Comment bien virer sa cuti

  1. Tu pourrais juste épargner nos estomacs en ce lundi matin stp ?! :furious_tb:
    Et pour ce qui est de la pub, je suis sûr qu’il n’a jamais goûté un de ces produits :huh_tb:

  2. Idem pour beacoup de choses, importance de la nourriture, bien s’alimenter, périodes de vaches maigres… Je répugne même à aller chez les hard discounters même quand gros problèmes financiers.
    Mais il y a toujours des potes qui y vont (l’horreur d’arriver à un dîner chez des amis et de voir des « sous-produits » sur la table).
    finalement, certains produits ne sont pas si mauvais qe ça.
    pourtant, acheter du roti sous vide, ça ne me serait pas venu à l’idée, pouah! Ils ont vraiment choisi des produits limite. Mais, le blanc de dinde, c’est spongieux et insipide partout. J’ai fait le comparatif de tous les blancs de dinde disponibles autour de chez moi, et si je n’en ai pas racheté à LD (parce que bon, faut pas déconner non plus), il est vraiment pas a ce point dégueulasse.

  3. Il y a deux choses pour lesquelles je ne fais pas de limite budgétaire : une nourriture saine et des livres. Mens sana in corpore sano.

    Jean-Pierre Coffe, c’est vraiment de la ….

  4. j’ai fait mes courses dans ce magasin pendant des années mais je n’ai jamais goûté les produits cités dans l’article que tu reprends. Mais aussi j’ai toujours acheté essentiellement des produits de base et des laitages. Par contre, je n’en reviens pas que JP C soit sur la pub de LP, lui qui a toujours vanté les produits haut de gamme des marchés et autres producteurs bien français…

  5. Burps…

    Ceci dit, les plats tout faits sont rarement bons, et ceux avec lesquels on se régale, faut les cuisiner, donc.

    Conclusion : c’est bien quand on a pu profiter de la cuisine de sa mère pendant des années, c’est encore le meilleur rapport qualité / prix ! (Pardon maman… je sais que tu rigolerais avec moi si tu lisais ça !)

  6. Ici le LP est intéressant pour les fruits et légumes. Comme partout, les trucs cuisinés sont mauvais simplement, et rien ne vaut des produits de base bien cuisinés.
    Bon perso je n’y vais pas, mais c’est plus l’ambiance qui me fout le bourdon !

  7. Comme Valérie, c’est l’ambiance qui tue dans ces magasins.
    Et comme je ne mange pas énormément, je préfère de bons produits, bio de préférence, en quantité raisonnable.

    Ce JP Coffe est hyper décevant !

  8. Bref, finalement tu as un vrai problème avec la mangeaille, c’est confirmé… :happy_tb:
    Pour l’anecdote, du temps où j’étais serveur dans un restaurant normand, j’ai eu l’occasion de servir JP Coffe qui fut à deux doigts d’être refusé par mon patron à cause de l’heure tardive (j’avais insisté, mon patron ne connaissant pas sa notoriété).Si Coffe honora les plats, il bouda néanmoins le café. J’avais trouvé « mignon » qu’il me demande la route du retour vers Paris (bordel, c’était tout droit !).

  9. J.P. Coffe a beaucoup travaillé avec les industriels pour faire progresser la qualité de leurs produits les plus bas de gamme et permettre aux consommateurs de moins s’intoxiquer avec des polyphosphate d’hydrogène à la semoule radioactive de castor et autres salopieries de synthèses présentes un peu partout.
    La conclusion que l’on peut tirer de l’article cité est qu’il reste encore pas mal de boulot ! Car pour l’instant, qu’on le veuille ou non, les produits discount restent globalement merdiques.

  10. Et bé moi je suis fidèle à mon Franprix car ils ont toute la gamme BIO de LP et leurs compotes pomme myrtille fraise est à se damner tout comme le saumon fumé….Bien sur il faut rester vigilant sur la composition mais mon Biocoop me revenait vraiment trop cher

  11. Je pense qu’en matière de marques distributeurs, il ne faut pas toutes les mettre dans le même sac. Il est clair que Monoprix n’a rien à voir avec Franprix et Reflets de France est très loin d’ED.
    Si l’on reste sur le cas Franprix, les produits de base sont plutôt bons mais dès qu’on s’attaque à la charcuterie et aux plats cuisinés c’est la cata…

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