Parce que je le vaux bien

J’ai toujours apporté une attention très particulière à ma chevelure, et cela depuis ma très tendre enfance. Le gène tafiole dominant s’est donc exprimé de façon très précoce. Mes parents auraient dû s’en rendre compte et m’éviter ainsi un coming-out assez douloureux. J’ai ainsi passé ma courte existence à alterner entre coupe très courte façon militaire et mèche au vent façon Cyril Lignac. Cependant, et contrairement au cuisinier télégénique, ma tignasse n’a jamais été grasse et les fameuses oreilles de Mickey ne se dessinent pas encore sur mon front. Je suis peut-être une vieille peau, mais une vieille peau chevelue qui assume totalement sa blonditude et sa touffe capillaire. En résumé, la salle de bain dégueule de shampoings, d’après shampoing, d’après-après-shampoings, d’eaux coiffantes et autres gels. Je suis un homme L’Oréal et j’en suis fier.

Lorsque j’étais lycéens, j’évoluais encore en pleine période « je suis un adolescent obèse à peau grasse à problèmes, sans ami et fringué comme un pou ». La mode était alors à la coupe en brosse et de nombreux camarades de classe avaient opté pour cette coupe militaire. J’ai donc naturellement demandé à mon coiffeur attitré s’il pouvait transformer mon crâne façon porc-épic. Bien malheureusement pour moi, mes cheveux étaient implantés vers l’avant, interdisant de facto toute coupe en brosse. Mais mon coiffeur magicien pouvait peut-être réparer tout cela. Il avait un secret. La méthode était d’une simplicité enfantine. Il proposait de réaliser un décollement de racines. Ainsi, en dirigeant les pointes rebelles vers l’arrière, il me promettait la plus jolie des coupes fascistes. Tel un Faust aveuglé par les promesses fallacieuses du démon, j’ai immédiatement signé avec mon sang, et me suis dirigé vers le bac à shampoing.

L’opération suivante était plus délicate. J’étais en vitrine du salon et une jeune femme a commencé à disposer de gros rouleaux tout autour de mon crâne, puis l’a recouvert de papier aluminium. Quelques longues minutes plus tard, je suis repassé par la case shampoing et me suis retrouvé face à un grand miroir, la tête recouverte d’une grande serviette blanche disposée façon mamamouchi. Tout d’un coup, tadahhh, j’ai découvert le résultat. J’avais les cheveux aussi frisés qu’un mouton. Horreur, malheur, le fameux décollement de racine n’était autre qu’une permanente un peu pourrie affublée d’un nom à la con. Après avoir poussé un petit cri très aigu et fort peu viril (hiiiiiiiiiiiii), le crétin de coiffeur est venu me rassurer. Non, les cheveux n’allaient pas rester frisés. Il n’allait laisser qu’une faible longueur et me sculpter la plus belle des coupes en brosses, bien plus sexy que celle de Desireless. Techniquement, il avait raison. Après un gros brushing de la mort qui tue, j’avais enfin une simili-brosse. Seulement voila, le lendemain matin en sortant de la douche, les affreuses frisouilles étaient de retour. La seule option qui s’offrait à moi afin d’éviter une énième humiliation en classe était d’enfiler un vieux bonnet. Je l’ai gardé pendant de nombreuses semaines.

Quelques mois plus tard, je me suis retrouvé dans une situation bien plus embarrassante. La coiffeuse de ma mère lui avait préparé une mixture censée lui permettre d’éclaircir progressivement ses cheveux. Elle avait naturellement mis la fameuse potion dans un flacon de shampooing vide pour la ramener à la maison. Ma douce génitrice n’avait cependant pas pensé que le fils qu’elle aimait tant allait se laver les cheveux avec le nouveau shampoing doux laissé à sa disposition dans la salle de bains. Résultat: Mes cheveux blonds se sont rapidement décolorés, façon Marilyn Monroe du pauvre. La décoloration n’étant malheureusement pas à la mode à l’époque et mon statut social étant plus que limité, je m’en suis pris naturellement plein la tronche pour pas un rond.

Étant actuellement en pleine période « je souhaite laisser pousser mes cheveux jusqu’au nombril », je porte une coupe façon Laurent Delahousse, très compliquée à entretenir et à dompter, surtout en se rendant au travail à vélo. Qu’importe. Je ne perds pas mes cheveux, j’ai de très jolies mèches naturelles qui flottent au vent lorsque j’enfourche mon destrier à deux roues, c’est moi la plus belle.

Jusqu’à la prochaine tonte qui ne saurait tarder. :dunce_tb:

17 commentaires sur “Parce que je le vaux bien

  1. Moi j’ai laissé tomber les cheveux il y a un moment et j’en suis très content. L’hydrodynamisme de l’ensemble est amélioré, l’entretien facilité et la Nature me dit merci de ne pas consommer de polluants à detination capilaire. Mais fais ce qui est en accord avec ta conscience, bien sûr.

  2. « je porte une coupe façon Laurent Delahousse, très compliquée à entretenir et à dompter » mais très seyante, je peux en attester :thumbup_tb:

  3. Moi j’essaie de garder la coupe que mon coiffeur me fait à chaque fois mais ces ****** de cheveux refusent de se laisser dompter et le lendemain, il s’orientent à nouveau vers le côté… Sniff…
    Heureusement le gel est là :clap_tb:

  4. Je me suis terriblement reconnue dans cette phrase : « Étant actuellement en pleine période “je souhaite laisser pousser mes cheveux jusqu’au nombril” »

    Mais je resiste rarement à l’appel du coiffeur …

  5. Moi aussi j’ai un souvenir humiliant d’un « décolement de racines ». Mais au moins à l’époque j’avais tous mes cheveux.. snif j’ai moins de chance que toi.

  6. je crois que l’un des pires ennemis pour les cheveux, c’est bien les coiffeurs. et après, très certainement l’oréal.
    m’enfin c’est vrai que j’ai des sales tendances écolos aussi.
    mais mes cheveux méritent le meilleur et sont à 15cm de mon nombril 😉

  7. Je ne peux m’en prendre à ces chers « figaro », je fais seule, la coupe et la couleur :clap_tb:
    Les cheveux fort heureusement repoussent :thumbdown_tb: et la couleur est extrêmement aléatoire quoique toujours dans la gamme « blond pétasse, vieille peau » :furious_tb: :blink2_tb:

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