Les quatre amis, la grippe A et le chocolat.

Dans un squat qu’ils occupent dans le dixième arrondissement de Paris depuis le début de l’hiver, Rodolfo et Marcello tentent de survivre du mieux qu’ils le peuvent. Il fait vraiment très froid et EDF vient de leur couper tout accès à l’électricité. Rodolfo sacrifie sans remord le dernier de ses manuscrits pour alimenter le gros bidon qui fait office de radiateur, car la chaleur des bougies chipées dans l’église voisine ne suffit plus à les chauffer. Leurs amis Colline et Schaunard débarquent par surprise avec un sac rempli de provisions, mais également quelques Euros glanés dans le métro. La vie est vraiment très dure. Il faut dire qu’ils espéraient vraiment que les choses changent il y a quelques années. Ils ont pourtant travaillé plus, mais ont été licenciés après le rachat de leur entreprise. La crise est ensuite passée par là. Seul Rodolfo semble s’en sortir en faisant quelques piges par-ci par-là.

Les quatre amis décident de quitter le squat pour rejoindre le canal Saint-Martin. Rodolfo reste seul un moment afin de terminer la rédaction d’un article. On frappe à la porte. C’est Mimi, qui vit dans le squat voisin. Elle vient lui demander du feu car sa chandelle s’est éteinte. Elle tousse un peu. Rodolfo lui propose une tasse de café pour la réconforter. Dans la pénombre, leurs mains se rencontrent. Ils commencent à discuter, parlent de leurs vies misérables, de leurs espoirs. Ils finissent par tomber dans les bras l’un de l’autre, et se font de petits bisous. Dehors, les trois autres lascars s’impatientent. Rodolfo invite Mimi à se joindre à eux. Comme c’est chou.

La petite bande s’installe dans un troquet. Musetta, qui fut autrefois la maitresse de Marcello, fait son entrée au bras de sa nouvelle conquête, le vieux (mais riche) Alcindoro. Elle cherche à attirer l’attention de son ancien amant qui feint de ne pas la voir. Simulant une vive douleur au ventre, elle expédie Alcindoro chez le pharmacien le plus proche pour qu’il lui trouve du Spasfon. Elle fait ensuite mettre l’addition sur le compte de son vieux protecteur, et s’en va avec ses amis retrouvés prendre un dernier verre chez Prune le long du canal.

Quelques semaines plus tard, Mimi a emménagé avec Rodolfo. Mimi se confie à Marcello qui habite de son côté avec Musetta au premier étage d’un café dont il repeint la devanture. Leur couple bat sérieusement de l’aile. Rodolfo est devenu très jaloux et sa vie est devenue un enfer. Elle se cache en voyant son amant sortir à son tour du café. Lui aussi se confie à Marcello: il justifie son attitude par le comportement et le caractère de Mimi, mais il finit par avouer la vérité: Mimi est porteuse de la grippe porcine H1N1. Elle passe son temps à lui cracher ses virus en pleine figure. Il n’a hélas pas pu se faire vacciner car les centres de vaccinations implantés dans les gymnases sont totalement désorganisés. Il est pourtant asthmatique et aurait pu recevoir le vaccin en priorité. Mimi a tout entendu et semble se résigner à la séparation. Mais le rappel des jours heureux est trop fort: ils décident de rester ensemble jusqu’au printemps.

Peine perdue. Mimi va finalement claquer de la grippe quelques jours plus tard.

Ceci est ma libre adaptation de La Bohème de Puccini. Car oui, la Bohème, c’est un peu la Traviata chez les pauvres, non?

Nous avons eu la chance, via les prosélytes lyriques, d’assister à une représentation (bien plus classique) de cet opéra il y a maintenant quinze jours. Point de Charles Aznavour, mais une distribution aux petits oignons et une adaptation cohérente et soignée, bien loin du récent massacre de MacBeth au pays des camps de concentration il y a quelques mois. Cerise sur le gâteau, la production a proposé à l’ineffable et inénarrable Natalie Dessay le rôle secondaire de Musetta, en attendant de l’écouter et de la voir à nouveau en janvier dans la Somnambule. Même si les décors n’étaient pas de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell, l’adaptation dans un Paris de la première moitié du vingtième siècle est une véritable réussite. Puccini c’est bon, mangez-en!

Rien à voir avec la choucroute mais contrairement aux quatre amis squatteurs, j’ai la chance de ne pas crever de faim. Je viens ainsi de tester deux nouvelles recettes de desserts au chocolat. Si les premières tentatives ne furent vraiment pas une réussite (mes amis testeurs s’en souviennent probablement encore :furious_tb: ), les deux dernières, après quelques corrections, me permettent de publier sans crainte les recettes associées.

Hopla, on y va.

Fondant au chocolat au piment d’Espelette.

Cette recette est librement inspirée d’un cours de cuisine reçu à l’Atelier des Chef au Printemps Nation (vifs et sincères remerciements à mes chers et tendres amis qui m’ont offert ces heures de cours)

Ingrédients pour 4 fondants

3 œufs,
100 g de sucre,
120 g de Chocolat noir,
75 g de beurre,
35 g de farine,
2 pointes de couteau de Piment d’Espelette.

Faire fondre le chocolat au bain marie avec le beurre.

Blanchir les œufs et le sucre au batteur jusqu’à obtenir une mousse compacte.

A la main, ajouter le chocolat, puis délicatement la farine.

Réaliser des bandelettes dans le papier cuisson, les rouler à l’intérieur des cercles en inox.

Verser l’appareil à fondant au trois quarts des moules et cuire à 200°C pendant 10 minutes (éviter le four à chaleur tournante).


La cuisson peut varier entre 8 et 12 minutes (ils seront alors plus ou moins coulants). J’ai testé différents temps de cuisson. Dix minutes sont nécessaires afin d’éviter l’obtention d’une soupe tiède au chocolat pas très digeste. J’ai également tenté de remplacer le piment par du Safran. Ce ne fut vraiment pas une réussite. Non non non.

Poser un fondant dans l’assiette, enlever le cercle, puis le papier.



Déguster ensuite tiède.

Tadaaaah, deuxième recette bonus:

Ravioles au Nutella

Rien de plus facile à réaliser, même sans machine à pâte. Il est possible d’acheter directement de la pâte à raviole en vente dans tous les bons supermarchés asiatiques (1 ou 2 euros les dix carrés).

Ingrédients pour la pâte:

2 Oeufs
15 ml d’eau (1 cuiller à soupe)
220 g de farine
1 pincée de sel

Pétrir la pâte au robot ou à la main. La passer ensuite dans la machine à pâte (lasagnes) jusqu’à la cinquième ou sixième épaisseur. Prendre ensuite un emporte pièce et réaliser des cercles de pâte d’environ 6 ou 7 centimètres.


Y déposer une noisette de Nutella. Refermer et faire un chausson en humidifiant les bords.

Plonger les ravioles dans de l’eau bouillante et laisser cuire au moins 3 ou 4 minutes.

Présenter dans une assiette et accompagner d’un léger caramel au beurre salé bien liquide.


Voila, c’est tout. Et bon appétit bien sûr! :dunce_tb:

Billet dédié à Nono qui s’est tapé des ravioles poilées pas assez cuites et un peu dégueu samedi dernier.

10 commentaires sur “Les quatre amis, la grippe A et le chocolat.

  1. J’aime vraiment beaucoup ta version de la Bohème, tu fais beaucoup pour la renommée de l’opéra !

    Ah non les ravioles au nutella ! J’ai cru que c’était une blague ! Vous en avez vraiment mangé ?

  2. @ Nachu: et j’ai prévu une spéciale bûche de Noël dans 15 jours, youpi! :thumbup_tb:

    @ JM: Je pense avoir amélioré la recette depuis! :blink2_tb:

    @ Matoo: Je me souviens t’avoir fait tester des soufflés. Mais oui,maintenant que j’y pense, c’était dans l’ancien appartement lors d’une bouffe indienne. :laugh_tb:

    @ Saperli: C’est juste du cacao, j’ai été trop fainéant pour réaliser un caramel :annoyed_tb:

    @ Fauvette: mais oui, et en plus c’est vraiment bon, si si si :happy_tb:

  3. @ Douzaine: Rhalala les opéras italiens. Fortiches pour nous faire pleurer. :dunce_tb:

    @ Sandrine Camus: pour les ravioles, pense à les présenter dans une crème anglaise légèrement tiède, c’est encore meilleur. :thumbup_tb:

    @ Nico l’épicier: un peu gore, ils meurent tous à la fin? :dunce_tb:

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