Muriel

C’était il y a quelques années. Muriel nous avait invité à son anniversaire. Muriel est la sœur de Moustic. Elle sortait encore une fois d’une crise. Nous pensions qu’elle était sur la bonne voie. Pas de la guérison. Ce n’était pas possible. Elle était en permanence sous camisole chimique. Ses grands parents lui avaient acheté ce bel appartement dans le 9ème arrondissement. Elle ne souhaitait pas être seule et le partageait avec une colocataire. Quelques mois auparavant elle avait ramené une bande de mecs du café du coin. Pendant qu’un type la pelotait sur son lit après l’avoir fait boire, les autres vidaient l’appartement. La colocataire s’était enfermée dans sa chambre. Elle a quitté l’appartement le lendemain. Affolée.

Muriel avait l’habitude d’appeler à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Si le téléphone sonnait à 4h du matin, c’était Mumu. Elle n’appelait pas suite à un problème. Elle appelait juste pour me raconter sa journée. L’argent n’avait pas de valeur pour elle. Elle était capable de claquer 20.000 balles en petites culottes. On lui avait récemment retiré son chéquier et sa carte de crédit. Qu’importe. Elle mentait et parvenait a soutirer de l’argent à n’importe qui. Sa famille avait beaucoup de moyens et elle le savait.

Le jour de son anniversaire, tous les poivrots du quartier se mêlaient à la famille et aux amis. L’appartement sentait le gros rouge qui tache. Moustic était dépité. Il ne le montrait pas. Nous avions tous l’habitude. Ils avaient organisé une grande loterie. Chacun tirait un papier au hasard. On pouvait gagner des boites de conserve de foie gras ou de confit de canard. Nous ne nous sommes pas attardés.

Le jour de l’enterrement de son père, Muriel était hystérique. Elle n’avait plus de parents. Elle était désormais orpheline, tout comme ses deux frères. Sa maman s’était suicidée lorsqu’elle était petite. Elle ne s’en était jamais remise. Elle passait entre les gens, le sourire aux lèvres. Elle était heureuse de présenter son nouvel ami, rencontré à l’hôpital quelques semaines plus tôt. Elle s’est soudain présentée devant sa grand-mère.

«Grand-mère, voici H. Je l’aime et nous allons bientôt nous fiancer ! ».

H semblait aussi dépressif que Muriel. Il était aussi vif qu’une huître mais il avait l’air gentil. Nous avons bien failli voir sa grand-mère défaillir. Deux morts dans la journée, c’était moyen.
H s’est cependant révélé être apaisant pour Muriel. J’ai cru comprendre qu’ils souhaitaient réellement se marier. Je n’ai plus de nouvelles de Muriel depuis que son connard de frère a rompu avec nous.

Cela n’a rien à voir mais j’ai lancé aujourd’hui une recherche internet sur ma Kathleen. Et d’après mes lectures, la Kathleen serait une bonne grosse salope de chez salope. Même po déçu.

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