De la plage des gros phoques à Verdi

La nuit fut difficile. Je me suis rapidement endormi. Trop rapidement. A 2h00 du matin, j’ai la pêche. Je retombe vers 6h00 et me réveille à 9h00. Maudit décalage horaire. Je saute du lit et enfile mes chaussures. C’est l’heure du footing. La veille, je n’avais pas repéré de grands parcs à proximité de l’hôtel. Je me dirige donc vers la salle de sport et commence à courir sur un tapis de course en matant du football américain à la télévision. Retour à la chambre et petit déjeuner chez Starbucks. De nombreuses personnes ont un ordinateur portable sous la main. Beaucoup de Mac. C’est le merveilleux pays du Wi-Fi gratos et d’Apple. Cuppertino n’est pas loin.

Nous décidons de longer Market Street jusqu’à la baie. Toujours autant de sans-abris. San Francisco est la troisième ville du pays par le nombre de sans-abris dans ses rues. D’après les statistiques, ils sont estimés à environ 16.000 dont un tiers serait toxicomane et un autre tiers schizophrène. La situation semble s’expliquer par le climat très doux et surtout par la volonté du gouverneur Reagan de faire des économies dans le budget. On ferma un bon nombre d’institutions s’occupant de malades mentaux légers parmi lesquels d’anciens du Vietnam traumatisés par la guerre. Depuis quelques années, on leur inflige des amendes lorsqu’ils dorment dans la rue, on saisit le peu d’affaires qu’ils possèdent et on ferme de plus en plus de shelters, les derniers centres d’accueil de la ville. Cachez ce clochard que je ne saurais voir. Ils sont bien moins présents dans les lieux bien touristiques.

Schwartzenegger ne va certainement pas arranger les choses. Les californiens votent aujourd’hui. Le gouverneur veut réduire le déficit budgétaire et propose une série de lois visant à retrouver l’équilibre. Huit propositions de lois. De la proposition 73 (tutelle parentale pour une mineure souhaitant avorter) en passant par la 76 (plus de pouvoir sur le budget pour le gouverneur), jusqu’à la 80 (régulation du marché de l’éléctricité. Les plus miséreux vont encore trinquer. Nous achetons le « San-Francisco Chronicle » pour en savoir un peu plus. Juste en dessous du papier consacré au vote, la France est en première page.

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« Violence in France. Rioting that began almost two weeks ago has spread to nearly all of France’s 25 main urban areas. Confronted by the most dramatic social unrest since 1968, the government of France remains largely helpless against gangs of angry youth. The resonse is being crafted by a lameduck president and an interior minister and a prime minister who are slugging it out to be his replacemen».

« L’état d’urgence est déclaré». « La France entière est ravagée par des émeutes sans précédent». Les Etats-Unis conseillent à leurs ressortissants de ne pas se rendre en France pour leur sécurité. C’est trop dangereux.

Nous arrivons enfin sur les quais. Les palmiers bordent les avenues. Les touristes sont peu nombreux. Nous sommes sur Fisherman’s wharf.

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A l’origine un quai de pécheurs et de marchands de poissons, cet endroit s’est lentement transformé en l’endroit le plus touristique de San Francisco. Aux nombreux restaurants de poissons gérés par les anciennes familles de pécheurs italiens se sont ajoutés des centres commerciaux édifiés à l’emplacement d’anciennes fabriques abandonnées. Les principaux centres commerciaux sont Pier 39, the Anchorage, the Cannery et enfin Ghirardelli square. Pier 39 semble être le plus caractéristique. On se croirait véritablement à Disneyland. Cet ensemble fut construit avec les matériaux de plusieurs quais désaffectés. Les magasins de souvenirs et de vêtements alternent avec les restaurants de poissons. Tout est rose, bleu, pastel, aseptisé. Il y a des odeurs de bouffe partout. C’est mignon mais vraiment trop artificiel. En face, on peut observer l’île d’Alcatraz, prison bien célèbre jusqu’en 1963. De nos jours, seuls des animaux marins et des oiseaux y séjournent. Le long du quai, une quantité incroyable de lions de mer et de phoques se prélassent au soleil. On se chamaille, on se fait des bisous, on se gratte, on grogne. C’est vraiment très amusant d’observer tout ce petit monde.
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Nous continuons à longer la côte. Nous voyons pour la première fois de près le fameux Golden Gate. Nous décidons de retourner vers le centre ville en passant par Russian Hill et Nob Hill, la colline des nababs, où étaient érigées les villas des milliardaires qui avaient fait fortune en finançant les mines d’argent et de chemin de fer. Russian Hill est un élégant quartier résidentiel. Il doit son nom à la découverte d’un petit cimetière russe. La partie bien connue du quartier est Lombard Street. On y trouve la rue la plus sinueuse du monde. Ca fait quand même une dénivellation de 27 %. Putain, ça coupe le souffle. On est content d’être en haut. La vue y est magnifique. En descendant, on peut croiser les fameux cable cars, typiques de la ville.
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Nous sommes ensuite passés par Chinatown, little Italy, pour arriver vers l’Union square ou nous n’avons pas résisté à faire un détours par le gigantesque Apple Store (même type qu’à Londres) et par Macy’s ou ils commençaient à installer le grand sapin de Noël.

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La soirée fut un peu plus culturelle. Nous avons terminé à l’opéra et assisté à une représentation de « La force du destin » de Verdi. Snooze a cru s’étouffer lorsqu’il a découvert que l’opéra allait durer près de 3h40. Fin vers minuit. Mise en scène et décors impeccables. Emotion présente du début jusqu’à la fin. Les voix étaient superbes. Nous avons passé une soirée formidable.

Putain de serveur : impossible de charger les photos. Plus tard, peut-être.

1 commentaire sur “De la plage des gros phoques à Verdi

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