Je n’ai pas pu résister. J’ai encore allumé la télévision juste avant de partir. Gnééé. Le Pen parle à la télévision américaine. Si la France est au bord de la guerre civile, c’est la faute aux immigrés et aux musulmans. Je passe vite sur un talk show pourri puis sur CBS. Chouette, les feux de l’amour. Ah, Victor, toujours aussi ténébreux. Quel homme ce Victor Newman. Mais il est encore retombé amoureux de la grosse Nicky, son ex-ex-ex-femme. Sacré Victor!

Et sur ABC un résumé de l’épisode de « Lost » d’hier soir. Putain, ils sont vivants. Mais c’est quoi ce truc ? La cuve, on voit enfin ce qu’il y avait dedans. Il y a tout plein de nouveaux personnages. Non, elle ne va quand même pas mourir, je l’aimais bien. Et merde.

Passage furtif sur le Jerry Springer show. Le mari et l’amant se foutent sur la gueule. Ca va chier.

Nous finissons par éteindre la télévision et sortons enfin de notre chambre. J’en profite pour acheter le journal. Rien sur les émeutes française en première page. Nous rétrogradons en page 16A entre l’Irak et la Jordanie. Ca doit aller mieux, c’est certain. Nous pouvons donc rentrer en toute sécurité à Paris.
Nous continuons notre marche pour nous rendre au terminus des « Cable Cars ». La façon la plus pratique pour se rendre sur les quais est d’emprunter ces vieux machins. C’est le moyen de transport le plus typique de la ville. Des vieux wagons en bois tractés par des câbles métalliques enfouis dans la chaussée. Tout ce bazar fait un drôle de bruit. Le conducteur est au centre et passe sont temps à actionner une manette géante servant de frein.

Je ne sais pas trop comment cela marche mais c’est bien pratique car cela évite de se taper les montées des collines de la ville. En un peu plus de 20 minutes, on peut donc traverser la cité et se rendre dans le port. On peut facilement y trouver des ferries pour se rendre à Alcatraz. Il y a un départ toutes les 1/2h. Nous achetons nos billets pour une départ vers midi.

L’île d’Alcatraz (pélican en espagnol) est située au beau milieu de la baie.

Elle fut tout d’abord un fort militaire. Puis, à l’époque de la prohibition, l’île se transforma en pénitencier, et cela jusqu’en 1963. Plusieurs prisonniers célèbres y séjournèrent, notamment Al Capone. C’est Bobby Kennedy qui décida de fermer la prison. Elle coûtait alors trop cher à entretenir.

Une fois la prison fermée, l’île devint un domaine public inexploité, tout comme l’île Seguin à Paris (…/…). Différentes propositions furent émises quant à l’usage qui pourrait en être fait. On proposa même de construire un parc d’attraction sur le thème de l’espace.

Des militants indiens ont profité du bordel pour y débarquer et revendiquer Alcatraz au nom des « indiens de toutes tribus ». Le truc le plus fort est que, en référence à l’acquisition de Manhattan par les américains au XVIIème siècle, les indiens offrirent au gouvernement américain d’acheter l’île pour un montant de 24 $ en colliers de perles, tissus et autres marchandises. Ils ont continué dans la provocation en proclamant avec ironie qu’Alcatraz leur semblait tout à fait convenir à l’établissement d’une réserve indienne puisque l’île ne disposait pas d’équipement moderne, que le sol était rocailleux et stérile et qu’il n’y avait aucun gibier. Ils se sont fait virer par le FBI au bout de 2 ans.

L’endroit est impressionnant. Le vent souffle. Nous rentrons dans l’établissement. On peut tout visiter, des cellules aux cuisines. L’audiotour est particulièrement bien conçu, tout comme celui de la cité interdite. Les anecdotes sont racontées. Tout y passe, de la construction des bâtiments aux histoires d’évasions. C’est vraiment passionnant. Il faut bien compter trois heures de visite. La vue est formidable. Sans doute la plus belle de la ville.

Nous finissons par prendre le ferry pour retourner sur le port. Nous avions repéré un endroit fort sympathique pour déjeuner (un peu tard vers 16h00), chez boudin.

Et oui, je me suis bien tapé un bon gros boudin dans le port. C’est la spécialité de la ville et, comme le dit Snooze, faut bien goûter la cuisine locale. Boudin est une boulangerie géante. On peut également y manger. Le « best of boudin » est une soupe servie dans un pain accompagnée d’un sandwich.

L’endroit est divisé en deux. D’un côté, la boulangerie, de l’autre, le restaurant et la boutique. Le pain passe de la boulangerie à la boutique par des paniers métalliques circulant sur des rails attachés au plafond. C’est très amusant et très ludique d’observer ce petit manège.

Nous rentrons à notre hôtel en empruntant un vieux tramway datant de Matusalem et repartons vers union square, direction la « cheesecake factory », spécialiste du cheesecake (vaut mieux avec un nom pareil) situé au dernier étage du Macy’s.

Cela vaut le coup de s’y rendre rien que pour la vue.

Nous finissons notre suicide alimentaire par un dîner dans une vieille cantine typique de la ville.

Mon foie est mort. Je dois avoir les transaminases qui chantent la marseillaise.