Cosa Nostra

Bree van de Lucien Sampaix (tenancière anciennement connue sous le nom de Bree van de Kamp puis Bree van de Picpus) n’aime pas être prise pour la reine des connes. Après avoir renoncé à partir pour Chicago assister à un congrès Tupperware afin de rester en compagnie de son mari Snooze Orson, Bree a aujourd’hui l’impression d’avoir été la dinde d’une très mauvaise farce. Se lancer dans un déménagement n’est pas une mince affaire. Il faut se préparer à vivre de nombreuses semaines dans les cartons et la poussière. Même si Gilda tente désespérément de la convaincre que la poussière est responsable de bouffées de chaleur et d’orgasmes cosmiques scientifiquement prouvés, sa patience à des limites. Elle espère ainsi avoir terminé son emménagement dans les meilleurs délais et passe ses journées et une partie de ses nuits à se battre contre le bordel ambiant.

Mais c’est sans compter sans son cher mari qui s’était déjà barré à Barcelone pour un congrès quelques jours après le déménagement. Le pauvre chou, convaincu d’être stressé par son travail, a décidé du jour au lendemain de tout plaquer et de prendre un billet d’avion pour la Corse afin de rejoindre son ami Frédéric et de passer une semaine de bon temps en sa compagnie. En attendant, bobonne reste dans les cartons et les emmerdes et se pèle les miches à Paris. Pour être vraiment très honnête, le départ de Snooze n’est pas pour me déplaire. Etant d’un tempérament solitaire, l’avoir sur le dos tous les jours à la maison et au boulot n’est pas toujours épanouissant. Je profite donc pleinement de son absence pour vivre à mon rythme, faire les choses qui me plaisent vraiment sans aucune contrainte.

Je me gave de chocolat et je fais chauffer la carte bleue commune, je passe mon temps a regarder des films niais et je me fais des soirées pyjama entre copines. Je profite également du calme ambiant pour travailler au calme à la maison. En résumé, c’est vraiment la belle vie. Je n’ai qu’un seul regret: Qu’il ne reste pas plus longtemps au pays du fromage qui pue et des poseurs de bombes. Ce petit filou me prend quand même pour un couillon en se barrant en plein capharnaüm tout en sachant qu’il m’est impossible de prendre des congés avant bien longtemps. Etant conscient d’avoir poussé mémé dans les orties, il tente de temps en temps de prendre la température en me passant un coup de fil. Je prends un malin plaisir à filtrer ses appels. Le dernier en date fut relativement peu cordial.

Snooze: Bonjours mon Doudou, comment vas-tu?
Moi: (long silence) Tout va bien.
Snooze: Je ne te manque pas trop?
Moi: Non. Tu sais, il y a tellement de chose à faire que je n’ai vraiment pas le temps (ni l’envie) de penser à toi.
Snooze: (sensation de malaise) Et il fait beau à Paris parce que ici, c’est grand soleil.

Le petit malin attend très certainement que je lui réponde qu’il fait un temps pourri, qu’il fait froid, que je me fais chier et qu’il à de la chance de glander sur la plage. Surtout ne pas lui donner satisfaction et mentir honteusement en racontant que tout va bien et que le temps est idéal.

Moi: Ici aussi c’est grand soleil. Tout le monde est dans la rue, c’est vraiment très agréable.
Snooze: Et comment s’est passée la semaine chez Bonum?
Moi: Euh, écoute, si tu m’appelles pour me demander des nouvelles du travail alors que tu te trouves à plus de mille bornes d’ici, tu es tombé sur la mauvaises personne. Je suis en week-end et j’espérais vraiment oublier mes emmerdes professionnelles.
Snooze: Euh…
Moi: Tu as autre chose à me dire car j’ai beaucoup de choses à faire dans l’appartement.
Snooze: Ben non.
Moi: Alors au revoir. Tu salueras Frédéric de ma part.

Et dire que cela va bientôt faire quinze ans que je le supporte. J’espère qu’il va faire bien pourri le reste de la semaine et qu’il s’étouffera en bouffant du saucisson ou de la polenta. En attendant, je me prépare à l’accueillir assez fraîchement et j’ai bien l’impression qu’il s’en doute un peu. La guerre froide, à côté, n’était que de la pisse de chat. Snooze, gare à ton cul, Bree est en colère et ça va chier des bulles.

NDLR: Ceci est mon propre point de vue et ces propos à peine déformés n’engagent qu’un pauvre petit blogueur blessé, meurtri, et lâchement abandonné par son ingrat de mari.
Certains faits relatés ci-dessus sont délibérément interprétés en ma faveur. :king_tb:

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