Profil de chaudasse

Nous nous amusons chaque année à prendre des photographies sur la côte sauvage. Le soleil donne en se couchant une couleur très particulière au paysage. Snooze s’empare de mon appareil et se prend pour un maquereau photographe. Il me demande souvent de faire le pitre, de bouger mon corps, et d’onduler. Nous nous amusons également à activer le retardateur et prendre des dizaines de photographies en rafale. C’est une vieille tradition qui remonte à l’époque ou nous nous occupions du labo photo de la faculté de pharmacie. Nous passions alors des heures enfermés dans le noir. Seul une lampe rouge était allumée. Le numérique n’existait pas encore et chaque cliché comptait. Il fallait être méticuleux en développant les négatifs. Le choix du papier était important. Brillant, mat, perlé, montages, avec ou sans bordure. Nous claquions nos économies en papier Ilford, filtres et autres accessoires. Nos mains baignaient dans les réactifs. Nous transformions souvent le noir et blanc en différents tons sépias. Autres temps, autres mœurs ou la photographie était associée à patience et minutie.

Je me souviens particulièrement d’une série de photographies. Moustic nous avait convié dans l’appartement parisien de son oncle pédé près de la Gare Saint-Lazare. L’alcool et le coca-light aidant, nous nous sommes mis à délirer et a prendre une série de clichés assez vulgaires. Tellement vulgaires que nous n’avons jamais osé faire développer les négatifs par un photographe professionnel (précision: rien de pornographicochononichozobesque, juste du bon gros vulgos des familles). Nous nous sommes laissé enfermer un mardi soir à la faculté et avons passé des heures à tirer les six pellicules. Des dizaines de photos étaient accrochées avec des pinces à linge dans tout le local. Nous nous pissions dessus à chaque cliché développé. Certainement l’un de mes meilleurs souvenirs de la faculté.

Il y a quelques semaines, je suis tombé par hasard sur le classeur renfermant tous mes négatifs noir et blanc ainsi que sur un cahier sur lequel j’avais collé une centaine de photos sépias. Je les connaissais toutes par coeur. Je me suis instantanément souvenu de tous les instants de bonheur partagés avec des amis chers que j’ai toujours la chance d’avoir à mes côtés (ou presque). D’autres moments plus émouvants aussi.

Cette année encore nous avons joué les crétins sur la côte sauvage.
Cette année encore j’ai fait amour caméra.


Idéal pour illustrer mon profil Facebook et ruiner ma réputation de gendre idéal. :king_tb:

21 commentaires sur “Profil de chaudasse

  1. Mais vous ne respectez donc RIEN ? Se moquer ainsi des danses bretonnes traditionnelles témoigne d’un grand mépris pour la culture bretonne et pour la bretonnitude d’une façon plus générale. C’est une honte.

  2. Haaaaaa, mon chonchon… Il n’y a que toi pour pouvoir te permettre ça sans jamais tomber dans le ridicule ! :bye_tb:

    C’est là qu’on voit que tes soins cosméticopommadiens quotidiens font leur petit effet !!

  3. Comment çà ruiner ta réputation de gendre idéal mais tu vas rendre folles toutes les ménagères de plus de 50 ans tu vas crouler sous les demandes de belles-mères énamourées avec des photos pareilles :jittery_tb:

  4. Pour participer au concours du gendre idéal, il faudrait que la raie sur le côté soit un chouya plus marquée.

    (et les solides boîtes Ilford noires et blanches, le révélateur qui tue toutes tes bagues, les sépias involontaires, les effets irréels quand quelqu’un ouvre la porte du labo… des souvenirs pour moi aussi…)

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