Lorsque j’étais petit, ma Grand-mère et moi nous levions toujours de bonne heure le 14 juillet. C’était une tradition. Nous devions être parmi les premiers à faire la queue devant les portes de l’opéra. Il n’y en avait alors qu’un seul à Paris. Le grand, le vrai, le beau, l’opéra Garnier. L’établissement proposait un spectacle gratuit pour la fête nationale. C’était le plus souvent de la danse. Les décors et les costumes n’étaient pas de Roger Hart ni de Donald Cardwell mais étaient réduits au strict minimum. Nous ne retrouvions certes pas le faste des grands jours. Cependant, cette journée était la seule ou le public populaire foulait les marches du grand escalier de marbre.
Je me suis souvenu des 14 juillets passés en compagnie de ma grand-mère en passant devant l’opéra Bastille le 14 juillet dernier. Une imposante queue était formée. On retrouvait des personnes âgées accompagnant de petits enfants. Certains avaient apporté des sièges pliables, d’autres des thermos. La traditionnelle représentation avait migré.

Je ne m’amuse plus à faire la queue devant le théâtre depuis bien longtemps. Je me suis trouvé une nouvelle habitude. Je quitte la maison vers 10h00 en vélo pour rejoindre l’île Saint-Louis. Les grandes artères sont généralement interdites à la circulation. Je retrouve ainsi sur le pont de la Tournelle une foule de curieux attendant le passage de la patrouille de France et des autres avions militaires. On retombe vite en enfance et on s’émerveille de voir passer de si grosses machines au dessus de nos têtes.

Une fois le défilé aérien terminé, il est possible de longer la rue de Rivoli et de remonter jusqu’à la place de la Bastille qui sert de parking géant à l’ensemble des véhicules ayant participé au défilé sur les Champs Elysées.

Les militaires sont applaudis et pris en photographie. Les enfants demandent de monter sur les chars. Il y a comme un air de libération de Paris.

Il ne manque plus que Mireille Mathieu chantant Paris brule-t-il.