Les Chinois découvrent depuis quelques années le tourisme de masse. Il est ainsi conseillé de visiter les « spots » patrimoniaux en semaine. Nous avions donc décidé de nous échapper pour la journée de Shanghai et nous sommes rendus à Zhouzhuang, un petit village de 3000 âmes au sud-ouest.
Pour s’y rendre, il est possible d’emprunter les bus publics ou des bus privés. Nous avons choisi cette dernière option car l’hôtesse d’accueil parle l’anglais et le billet permet de visiter tous les sites de la ville. Il faut pour cela aller à jusqu’à la station Shanghai Stadium (ligne 4). Le bureau de la compagnie (Shanghai sightseeing bus center) se trouve sous l’escalier 5 du grand stade (juste derrière le plus petit stade faisant face à la bouche de métro). Le billet vaut 145 RMB et deux départs sont proposés. L’un à 9h00 et l’autre à 10h00. Le retour est programmé pour 17h00.
Le bus est climatisé et une bouteille d’eau est gracieusement offerte aux voyageurs. La ville se trouve à 70 kilomètres soit environ 1h30 de transport. Les places sont réservées ce qui assure un voyage assis, contrairement aux bus 911 qui relient quotidiennement Pékin à Badaling (grande muraille).
Une hôtesse nous accompagne. Elle passe son temps à hurler en chinois dans son mégaphone pendant plus d’une heure et raconte l’histoire des petits villages entourant Shanghai. Nous nous sommes aperçus un peu tard qu’il s’agissait d’un véritable voyage organisé.
Nous partons enfin. Contrairement à Pékin, la banlieue semble résidentielle. Nous traversons des quartiers inspirés des constructions européennes. Toitures à la Provençale, balcons à la Romaine et petits jardins verdoyants se succèdent. Nous quittons petit à petit la ville et traversons des rizières.
A notre arrivée, notre guide nous signale que le rendez-vous est fixé à 16h00 mais que pour le moment, il faut la suivre. Elle est très facilement repérable. Elle crie toujours très fort avec son haut-parleur, agite continuellement un grand drapeau bleu et porte un faux pantalon puma. Dès notre sortie du bus, une douzaine de vieilles femmes nous sautent immédiatement dessus pour nous vendre des petits plans à 2 RMB.

La vieille ville de Zhouzhuang a miraculeusement échappé aux ravages de la révolution culturelle. Son histoire semble remonter au XII ème siècle. Toutes les maisons sont bâties le long des canaux traversés par 14 ponts construits sous les dynasties Yuan, Ming et Qing.
Il faut présenter son billet à un checkpoint pour pénétrer dans la ville qui ressemble à Disneyland une petite Venise.
Ici, pas de voiture ou de motocyclette. On circule à pied ou en barque. Il faut également montrer son billet pour visiter les vieilles demeures. Nous suivons notre guide qui s’arrête devant un gros caillou. Les Chinois semble adorer les gros cailloux rigolos en forme de choses qu’ils sont les seuls à voir. Il est même possible de visiter de nombreux jardins de grosses pierres. Nous continuons sur la résidence Zhang et abandonnons lâchement notre groupe. Nous remontons les canaux en visitant les vieilles bâtisses et les temples bouddhiques et taoïstes. Sympathiques les bouteille de Pepsi en offrandes! Entre les lieux de visite se trouve un nombre incalculable d’échoppes et de restaurants. Il est très difficile de ne pas se faire happer et les « look-a-look » remplacent le bruit des voitures. On trouve de tout. Des tampons (de marbres), écrire son nom en chinois sur un grain de riz, des chaussures, des soieries, des boîtes laquées, des vieilles affiches, des théières, des cages à oiseaux, des ovnis magiques, des gâteaux au sésame noir fourrés au haricot rouge mais également la spécialité de la ville, le fameux jarret de porc entier caramélisé. Yum ! L’ensemble est vraiment très beau. Même en semaine, les touristes chinois sont très nombreux, mais n’arrivent cependant pas à perturber le calme et l’harmonie de la ville. Cinq heures sont largement suffisantes pour visiter la cité. Nous nous pointons comme demandé un peu avant 16h00 devant notre car.Je me marre et je dis à Snooze :« Tu vas voir, ils vont nous faire le coup de la fabrique de cuir à Istanbul ».Et bien oui, ils nous font le même coup. La visite de la ville est amputée d’une heure pour aller visiter une fabrique de couettes en soie et de robes. Nous sommes obligés de descendre, et on nous fait patienter face à un podium. Soudain, les lumières s’allument et taa-daaa…trois mannequins défilent devant nous et présentent une vingtaine de robes, toutes en vente dans le magasin.Nous hésitons à acheter un charmant négligé de soie rouge pour Nono. Il aurait été encore plus chou dans cet ensemble. :wub_tb: