Black is black

Mon mari a participé à la création de l’émission de radio Homomicro. Cette émission de radio s’appelait initialement « Les clefs de contact ». Elle permettait alors à l’association Contact, association ayant pour but de rétablir ou d’encourager le dialogue entre les homos, leurs parents, leurs familles et leurs amis, de diffuser la bonne parole. C’était assez chiant, mais le format a vite évolué au fil du temps et le lien avec contact s’est rompu. On peut maintenant écouter tous les lundis soirs un Frou-frou homo rigolo sur la bande FM. Le chef d’orchestre est le fantastique Brahim. Snooze s’occupe de la revue de presse. L’incroyable Fabien tient la chronique santé. On y parle de tout et de n’importe quoi, du moment que cela a un rapport avec notre joyeuse communauté. C’est d’ailleurs comme cela que je me suis mis à bloguer. Snooze y avait alors reçu Matoo en compagnie de feu Ghost in the Web (à qui je dois toujours une bonne petite turlutte des familles, date, lieu et heure toujours à définir), et plus récemment Ronochoochoo.

Je vais parfois les rejoindre, mais suis toujours très intimidé par le micro. J’ai même pris un truc ralentissant mon rythme cardiaque la première fois que je me suis exprimé en leur compagnie. Rhalala le trac alors. Tous les chroniqueurs d’Homomicro se retrouvent généralement à la cantine des « Ginette armées » le lundi soir après leur émission. Snooze y a récemment été casté afin de participer à l’émission « Salut les Terriens » animée par Thierry Nardisson sur Canal. Participer à ce genre de manifestation n’est pas ma tasse de thé, mais j’avais besoin de me changer les idées. Baisse de régime, travail étouffant, fatigue, déménagement, emménagement, petits bobos. Les emmerdes convergent au même moment et même si on pense avoir les épaules assez solides, il est parfois difficile de tout supporter. Mfeuuuuuuuuhhh (bruit d’un gros soupir).

Direction donc l’ouest de Paris. Rendez-vous été donné dans les studios de la Française des Jeux. Nous devions laisser nos papiers d’identité et nos sacs à l’accueil. De grandes photographies de David Martin et de Valérie Payet tapissent les murs. Le million, le million. C’était la fête du slip. Un buffet était dressé. La production avait eu la délicate attention de penser au public. Des gâteaux secs (les machins vraiment pas bons que l’on trouve tout en bas du rayon hard discount et qui sont présentés dans des sacs de 1 kilo), des bonbons et des bananes attendaient les joyeux spectateurs qui se sont précipités et battus pour cette nourriture gratuite. Ils avaient l’air d’avoir vraiment très faim, ouhlala oui.

Le chauffeur de salle est ensuite arrivé et nous a expliqué le déroulement de l’émission. Le temps de sortir deux ou trois vannes vaseuses qu’il se devait de balancer avant chaque émission et nous nous sommes retrouvés sur le plateau. Chaque personne était ensuite placée. Officiellement en fonction des couleurs et des motifs portés. Officieusement, en fonction de sa gueule, de son âge et de son décolleté. Les moches et les gros étaient placés au fond sur les côtés. Les pucelles blondes à forte poitrine au milieu du premier rang. Une femme a commencé à protester. Elle était venue avec sa fille et était habillée comme une lycéenne. Elle voulait qu’on la remarque mais a terminé le cul sur la rangée dédiée aux boudins. Etre habillé de façon douteuse ne pardonne pas dans ce genre d’endroit. Elle s’est fait remarquer et humilier par l’équipe technique. C’était ça ou la porte du studio. Tout le monde a ensuite fermé sa gueule. On se foutait et on méprisait le public qui n’était considéré que comme de vulgaires tranches de barbaque malléables à merci. On sentait également qu’il y avait des castes dans l’équipe de production. Les intouchables s’occupaient des merdes, les brâhmanes s’activaient autour d’Ardisson et des invités. Les tensions étaient palpables entre elles. Ambiance grand soir.

Thierry Nardisson est enfin arrivé. Contrairement à toute attente, l’individu était plutôt sympathique. Il s’est présenté en serrant les mains des gueux que nous étions. Je l’imaginais différemment. Petit être vêtu de noir à pantalon taille haute masquant une forte brioche pourrait être une bonne description de l’animateur. Les invités ont ensuite fait leur entrée sous les applaudissements. Michael Yooon (pour son film Héros), Julie Delpy venue présenter un long-métrage, Faustine Bollaert (petite chroniqueuse chez Morandini, présente pour une raison obscure), Nelson Monfort et enfin Patrick Pelou (l’interne urgentiste qui a alerté les autorités pendant la canicule) se sont placé autour de la table. Stéphane Guillon a fait une chronique vraiment pas amusante. Entre chaque pause, les invités sifflaient des flûtes de champagne. Michael Yooon était sous perfusion. Toutes les occasions étaient bonnes pour étancher cette vilaine soif. Il faut dire qu’il faisait bien chaud dans le studio.

Nous avons été libérés peu après minuit. Le comique de service a été de son côté interpellé par la police après avoir quitter le studio. Il aurait terminé la nuit en chambre de dégrisement. Burp.

Mais ce soir, et comme tous les lundis soirs, c’est Homomicro, l’émission qui se prend au mot, sur 106.3 à partir de 20h30. Les podcasts sont disponibles sur le site de l’émission.

Bonne écoute les lapinous. :bye_tb:

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