Je suis un dangereux psychopathe

Je n’ai jamais eu la chance d’avoir un sommeil réparateur. Le moindre bruit me réveille. Je me réveille presque toutes les heures. Je vois ainsi défiler tout le cadran de ma montre. Je n’ai d’ailleurs pas besoin de réveil car je suis réglé comme une pendule. Mon horloge biologique frétille chaque jour vers 6h45, week-ends inclus. Cerise sur le gâteau, je suis parfois sujet à de vilaines migraines et je passe fréquemment mes nuits à lire, naviguer sur internet ou devant des documentaires télévisés. Je suis généralement trop fatigué pour mener une activité physique ou intellectuelle normale, mais pas assez pour me rendormir. De plus, je suis vite angoissé par le temps qui passe et me rapproche du petit matin. L’angoisse empêche tout endormissement. Le serpent se mort la queue. Cependant, ces périodes d’insomnie ne sont rien comparées aux crises de somnambulisme qui me pourrissent la vie depuis ma plus tendre enfance.

Ma mère m’a un jour retrouvé sur le balcon de la cuisine en pleine nuit. Je lançais des tranches de saumon fumé par la fenêtre. Je devais avoir quatre ou cinq ans. Elle a commencé à véritablement s’inquiéter la nuit ou elle m’a surpris en train d’uriner sur le buffet du salon un baril de lessive à la main. Mon dieu, son fils était un urophile compulsionnel obsédé par les produits ménagers, gène Bree van de Kamp dominant oblige. Toutes les fenêtres de l’appartement on vite été équipées de petits crochets de sécurité inaccessibles aux enfants. La porte d’entrée était généralement fermée à double tour car j’avais pris l’habitude de me promener dans l’escalier de notre immeuble. Je me souviens vaguement d’une consultation chez un spécialiste. Je devais être un enfant hyperactif. Qu’on lui file des pilules roses. Quant à l’interpretation de ces rêves…

Ma grand-mère a également eu quelques frayeurs un soir d’été. J’avais dix ans. Nous passions nos vacances dans un hôtel en Bretagne et j’ai eu la bonne idée de me promener sur le toit de l’hôtel en pyjama. Le veilleur de nuit m’a retrouvé et m’a ramené dans ma chambre. Il pensait naturellement que je n’étais qu’un petit plaisantin qui s’amusait à faire tourner en bourrique sa pauvre grand-mère. Bien plus tard, alors que je passais un week-end sur l’île d’Oléron en compagnie de mon meilleur ami, de sa soeur et de sa nièce, je suis descendu dans la cuisine en pleine nuit et suis revenu avec un couteau dans chaque main. J’ai brusquement réveillé Yan. Il fallait réagir. On avait enlevé sa nièce. Les kidnappeurs étaient encore dans la maison. Mon ami a été tellement choqué qu’il m’a enfermé dans ma chambre toutes les nuits le reste du séjour. Plus récemment alors que je travaillais de nuit en cardiologie, je me réveillais brusquement, enfilais un pyjama de bloc opératoire et sortais de la maison pour me rendre à la Pitié Salpétrière. Une greffe de coeur était prévue. Je devais badigeonner le patient de Bétadine et lui administrer sa prémédication.

Le rituel est toujours le même. je semble éveillé et suis capable de répondre lorsqu’on me pose une question. Je suis particulièrement de mauvaise humeur car je ne comprends pas pourquoi on m’interroge ou pourquoi on me demande de me rendormir. Je suis dans mon monde. J’ai raison. Les autres délirent. Je déteste que l’on se moque de moi. Au bout de quelques minutes, je m’aperçois qu’il y a quelque chose d’anormal. je commence à me réveiller. Je me dis alors toujours in petto en moi même « oh non c’est pas vrai, j’ai encore rêvé ». Je commence alors à me rendormir dans un état second, très fatigué, et pas tout à fait convaincu que tout était le produit de mon imaginaire. Le matin, j’ai un vague souvenir du rêve. Snooze me regarde l’air amusé et me pose des questions sur mon rêve. Je suis bien entendu incapable de lui répondre.

Je ne me lève pas forcément du lit. Je suis capable d’avoir une crise de fou-rire. Il paraît que se faire réveiller d’une telle façon est assez flippante. Je peux également passer ma nuit à parler en anglais, chanter, ou discuter comme si je parlais au téléphone. Snooze s’en bat généralement les couilles. Il a la chance d’avoir un sommeil de plomb et comprend difficilement que mes nuits puissent être pourries à ce point. En conclusion, alors que Snooze n’a besoin que de cinq petites heures pour faire le plein, je dois me coucher vers 10h00 pour être en forme le lendemain matin.

La nuit dernière, j’étais intimement persuadé que Fcrank avait déposé des micros et des caméras dans notre chambre à coucher. Je me suis naturellement levé et j’ai fouillé le moindre recoin de la pièce pour finalement me rendormir comme un bébé. Mais sinon, côté santé, tout va bien.

Allo Sigmund? :dunce_tb:

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