Paroles paroles

J’ai récemment mis les points sur les i avec Snooze en lui expliquant que son comportement m’épuisait. Faire le même métier que son cher et tendre a ses avantages et ses inconvénients. S’il est bien agréable de trouver une oreille complice, les tensions resurgissent fréquemment dans la sphère dite familiale. Si on ajoute que Snooze a un caractère particulier (râleur de très mauvaise foi, si si), les soirées au coin du feu peuvent facilement virer au vinaigre et au règlement de compte. Je n’ai jamais compris ni pourquoi ni comment nous en étions arrivés là. Snooze s’est toujours reposé sur mes épaules pour gérer le quotidien. À force de charger la barque, elle commence à prendre un peu l’eau. Ploc.

J’ai donc mis les pieds dans le plat sans prendre de pincettes, comme à peu près tous les mois, en demandant un partage un peu plus équitable des tâches. J’ai également mis sur le tapis l’écriture et la soutenance de son dernier diplôme, soutenance qui apporterait mensuellement du caviar sur les toasts. Snooze est une jolie princesse, une petite fée qui considère que l’argent n’est pas un problème et que ce qu’il gagne lui suffit amplement pour vivre. Il compte en permanence sur sa bonne étoile pour lui éviter les mauvais coups du destin. L’important est d’avoir assez sur son compte en banque pour financer ses sorties, ses jeux vidéo, ses vacances et ses fringales vestimentaires. Le reste n’est que superficiel. Rhalala c’est chiant la paperasse alors.

Seulement voila, bibi commence à serrer les fesses, et pour plusieurs raisons: (i) Que va-t-il se passer lorsque l’assemblée des co-propriétaires va voter le ravalement de la cour, de la toiture ou de la cage d’escalier?, (ii) je ne désespère pas d’acheter le plus rapidement possible un autre appartement, et enfin (iii), j’avoue être atteint du syndrome écureuil (je ne peux pas vivre sans avoir une poire pour la soif). Je tente donc de mon côté de travailler plus pour gagner un tout petit peu plus, quitte le domicile plus tôt, rentre plus tard et ne suis pas parti en (vraies) vacances depuis février dernier, même si j’avoue que les congrès et autres déplacements à l’étranger peuvent se révéler être vraiment très agréables.

Cependant, Snooze me reproche en permanence d’en faire trop et ne comprends pas pourquoi il m’est impossible de faire une vraie coupure avec mes activités professionnelles. Je m’en prends souvent plein la gueule, tout dépend de son humeur du jour. Alors je me rends compte que j’apprécie de plus en plus de partir en mission à l’étranger et de mettre entre parenthèse ma vie de tous les jours. Je me lève de très bonne heure, grimpe dans mon taxi. Paris dort encore. Je longe la Seine, bifurque vers Orly, prends un avion et j’oublie moi aussi mon quotidien. M’absenter devient une soupape indispensable. Je commence cependant à être vraiment très fatigué, aussi bien physiquement que moralement. Mon dos recommence à me faire des misères. C’est mon meilleur « indicateur santé ». Je me gave de médicaments et commence à me bousiller l’estomac. C’est donc la fête à la maison et j’en ai plein le zigougou.

Snooze s’est accordé deux semaines de vacances et m’a promis que les choses allaient changer. J’en ai profité pour lui demander de s’occuper du fichu bonsaï dont nous avons hérité il y a peu, et qui demande beaucoup d’entretien. Les choses ont effectivement changé.

Lundi: L’appartement brillait comme un sous neuf. Snooze avait fait les courses et m’attendait dans la cuisine en préparant un bon petit plat. Une machine à laver avait été lancée. Des fées dansaient dans le salon et la Sainte Vierge m’est apparue.

Mardi: Nous avons goûté avec et chez des amis. Snooze à dîné au restaurant . J’ai vidé le lave-vaisselle. Les fées étaient rentrées chez elles.

Mercredi: Snooze m’a demandé ce que je souhaitais manger. Soirée « Spécial K » et séance de cinéma.

Jeudi: J’ai fait les courses, lancé et vidé le lave-vaisselle et rangé la cuisine. Séance de cinéma.

Vendredi: J’ai préparé le dîner, lancé une machine à laver et le sèche linge, rangé un peu l’appartement.

Samedi: J’ai fait les courses, ramené mon chat chez sa mère nourricière, nettoyé une partie de l’appartement et j’ai repassé. Nous avons dîné avec et chez des amis.

Dimanche matin: Séance de cinéma. L’appartement était cradingue et le bonsaï avait crevé par manque d’eau.

En résumé, vivre avec Snooze, c’est un peu comme vivre avec Alain Delon. Et moi, j’endosse le rôle de Dalida.

C’est étrange,
Je ne sais pas ce qui m’arrive ce soir,
Je te regarde comme pour la première fois.

(Snooze: tiens, si tu préparais le dîner mon chéri ?)

Encore des mots toujours des mots
Les mêmes mots
Je ne sais plus comment te dire,
Rien que des mots

(roidetrefle: autant pisser dans un violon)

Mais tu es cette belle histoire d’amour…
Que je ne cesserai jamais de lire.
Des mots faciles des mots fragiles
C’était trop beau

(roidetrefle: Toi, tu veux que je descende la poubelle)

Tu es d’hier et de demain
Bien trop beau
De toujours ma seule vérité.
Mais c’est fini le temps des rêves
Les souvenirs se fanent aussi
Quand on les oublie

(roidetrefle: J’en ai un peu marre que tu me prennes pour une conne)

Tu es comme le vent qui fait chanter les violons
Et emporte au loin le parfum des roses.
Caramels, bonbons et chocolats
Par moments, je ne te comprends pas.

(roidetrefle: tu vois, tu as envie de caramel et de chocolat, et la réserve de Curly-Wurly est vide)

Merci, pas pour moi
Mais tu peux bien les offrir à une autre

(roidetrefle: va rejoindre ta Playstation 3, va, va, va chercher bonheur)

Qui aime le vent et le parfum des roses
Moi, les mots tendres enrobés de douceur
Se posent sur ma bouche mais jamais sur mon cœur
Une parole encore.

(roidetrefle: bla bla bla)

Parole, parole, parole
Ecoute-moi.
Parole, parole, parole
Je t’en prie.
Parole, parole, parole
Je te jure.
Parole, parole, parole, parole, parole
Encore des paroles que tu sèmes au vent
Voilà mon destin te parler….
Te parler comme la première fois.
Encore des mots toujours des mots
Les mêmes mots

(roidetrefle: iouhou, y’a quelqu’un?)

Comme j’aimerais que tu me comprennes.

(roidetrefle: Le fer à repasser est dans le placard au dessus du réfrigérateur)

Rien que des mots
Que tu m’écoutes au moins une fois.

(Snooze: Oui oui…)

Des mots magiques des mots tactiques
Qui sonnent faux

(roidetrefle: parle à mon cul)

Tu es mon rêve défendu.
Oui, tellement faux

(roidetrefle: bis)

Mon seul tourment et mon unique espérance.
Rien ne t’arrête quand tu commences
Si tu savais comme j’ai envie
D’un peu de silence

(Snooze: tu m’énerves, le quotidien ne m’intéresse pas. Pas Glamour)

Tu es pour moi la seule musique…
Qui fit danser les étoiles sur les dunes
Caramels, bonbons et chocolats

(roidetrefle: Terminé, fini, plus de chocolat, régime)

Si tu n’existais pas déjà je t’inventerais.

(Snooze: j’engagerais une femme de ménage)

Merci, pas pour moi
Mais tu peux bien les offrir à une autre

(Snooze: Mais pourquoi engager quelqu’un d’autre alors que tu mets autant de cœur à l’ouvrage)

Qui aime les étoiles sur les dunes
Moi, les mots tendres enrobés de douceur
Se posent sur ma bouche mais jamais sur mon cœur

(Snooze: J’entends pas, j’écoute pas)

Encore un mot juste une parole
Parole, parole, parole
Ecoute-moi.
Parole, parole, parole
Je t’en prie.
Parole, parole, parole
Je te jure.
Parole, parole, parole, parole, parole
Encore des paroles que tu sèmes au vent
Que tu es belle !
Parole, parole, parole
Que tu est belle !
Parole, parole, parole
Que tu es belle !
Parole, parole, parole
Que tu es belle !
Parole, parole, parole, parole, parole
Encore des paroles que tu sèmes au vent

(roidetrefle: bis repetita)

Ce soir, je suis encore à Londres. Je me gave de Müller Rice, de chocolat Cadbury, et de Kit Kat à la menthe. C’est ça le bonheur.

29 commentaires sur “Paroles paroles

  1. Toujours aussi bien ficelé. Mais rholàlà, j’ai l’impression d’être un roidetrefle qui a hérité d’un snooze. Alors je fais quoi ? :huh_tb:
    Bon trop tard, j’ai déjà signé le bail. Parce que quand même, y’a des trucs bien dans les snoozes. :blush_tb:

    (Mais s’il continue à ne pas ranger le rideau de douche, je le fusille !!! :furious_tb: )

  2. Incroyable!!! On a vraiment le même! Alors pour ma part, j’ai compris depuis un moment qu’il a toujours été glandeur et qu’a priori, je ne pourrai pas le changer.

    J’ai sérieusement pensé à changer de mari… :thumbup_tb:

  3. Convaincue par ta version de la chanson, je ne pourrai plus l’entendre sans penser à vous deux.

    Bon, sinon, forcément, si le fer à repasser est dans le placard, il ne le voit pas alors je te propose de le brancher dans la prise de la cosonle. Si elle fond parce qu’elle est trop près, ben… tu diras que tu n’y as pas pensé (toi non plus).

    Sans blague, je te comprends et m’est avis qu’un petit contrat rien qu’entre vous ne serait pas de trop. Des bises.

  4. Une seule chose à faire: débrancher la wii en cas de machisme caractérisé de ce cher Snooze :furious_tb: C’est la gueeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerrrrrrrrrre!
    (mais ne pas oublier de le récompenser en cas d’amélioration hein :wub_tb:)

  5. Je suis du même avis que Telle : établir un petit contrat entre vous deux serait déjà un bon pas en avant. Maintenant tu peux toujours essayer de lui trouver un jeu Wii qui l’entrainerait à devenir le parfait petit mari à domicile… Mais malheureusement je ne crois pas que ça existe encore :annoyed_tb:
    Et sinon tu laisses tomber « maladroitement » une bouteille de détergent sur sa console, ça le calmera peut-être…
    Ton billet me fait penser que j’ai de la chance avec mon chéri qui est autant écureuil que toit et moi :happy_tb:

  6. Je suis hélas un Snooze invétéré (la console en moins). Je ne l’ai pas toujours été, mais avec les années j’ai fini par me reposer entièrement sur l’énergie de mon conjoint. En revanche, lui et moi avons un compte commun :jittery_tb:

  7. Tu devrais laisser une chance à Snooze: essayer de nous détromper ou de nous dresser un portrait de toi habillé en psychorigide … ! Bon, mais si c’est si horrible que ça, fais un contrat, oui, y zont raison les autres ! sinon si tu veux un avocat … ! j’en ai un !

  8. La perfection n’est pas de ce monde, mon jeune ami, et tu dois t’estimer heureux d’avoir un mari qui a fait venir le métro en bas de chez vous en quelques mois. Qu’est-ce que tes reproches concernant le ménage paraissent mesquins face à une telle compétence, un tel réseau de relations, une telle efficacité !

    Je t’aime mon Alex, s’il te faich’ viens faire le ménage chez moi.

  9. quand un couple en est à se polariser sur des détails de la vie quotidienne qui masquent tout le reste en pourissant votre relation, faudrait penser à divorcer sérieusement !! Cela dit, tu sembles un peu psychorigide et maniaque mon cher roidetrefle !

  10. @ Matoo: Oh oui il y a des trucs bien dans les Snoozes. Et le tien a un si joli prénom. :king_tb:

    @ MarcelD: Snooze se balade toujours à poil. :thumbup_tb:

    @ Valérie de haute Savoie: Et si nous procédions à un échange pour les mater? :bye_tb:

    @ linkiseb: J’y ai déjà pensé. Oups, la manette de la Playstation est déchargée… :devil_tb:

    @ Polyphème: Une seule solution. Faire la grève de la pipe. :thumbup_tb:

    @ telle: Ah oui, bonne idée, mettre le fer dans le placard de la console. Merci Telle! :laugh_tb:

    @ Ditom: Je l’ai déjà fait et me suis bien fait engueuler. :dunce_tb:

    @ JM: Commercialisons la Wiidust, le premier jeu qui te permet de faire le ménage en t’amusant. :clap_tb:

    @ La Teigne: Je vais peut-être lui demander de glacer mes chaussures. :bye_tb:

    @ Sasa: Je crois que je vais faire tout comme toi. :laugh_tb:

    @ Sasa bis: Tu n’aimes pas ton nouveau nez? Je me suis amusé à bidouiller un truc pour mettre à la place des avatars mes propres morceaux de photographies, nouveaux avatars attribués aléatoirement et définitivement en fonction de l’adresse mail. Tu es tombé sur le nez de la nièce de Snooze. Mais je peux tout réinitialiser si tu veux. :bye_tb:

    @ Kab-Aod: Nous aussi avons un compte commun, heureusement! :happy_tb:

    @ Ugslw: Je crois que c’est déjà fait, et plus d’une fois en presque quatre ans de blog. :thumbup_tb:

    @ BBGS: Terrible l’idée. Il faut le rendre jaloux. :thumbup_tb:

    @ Madeleine: Il ne l’est qu’à moitié, tout comme moi. :happy_tb:

    @ Christophe: Oui oui oui ouiiiiiiiiiiiiiiiiii! :jittery_tb:

    @ O: Impossible, nous ne sommes pas mariés. :annoyed_tb:

    @ Manue: Il ne lit pas le blog mais je lui ai déjà proposé un droit de réponse. :laugh_tb:

    @ samantdi, sansougne en chef: Je proteste Samantdi. Je crois me souvenir que Snooze est responsable du semi-marathon estival. Et moi aussi je t’aime. :wub_tb:

    @ Nadine de rottchild: Chère Nadine, je te rassure, notre relation est loin d’être pourrie, et si par le plus grand des malheurs je ne m’en satisfaisais pas, cela ferait bien longtemps que je me serais barré du domicile conjugal ou demandé à mon cher et tendre de faire ses valises.
    Et finalement, heureusement que ces petits détails existent car cela me donne l’occasion d’écrire des billets. Dernière chose, et pas la moindre. Snooze est un dieu au lit. :king_tb:

  11. Rien que pour voir mon avatar depuis le boulot (pardon pour ma curiosité déplacée ; et je réitérerai sans doute de chez moi).

    (note à moi-même : c’est là normalement, que je devrais voir s’il y a un(e) autre lecteur(rice), non ?)

  12. On sait donc maintenant pourquoi tu restes avec snooze : c’est une histoire de cul !! Comme quoi, le cul dans un couple, c’est vraiment un ciment !! DOnc merci à snooze de continuer à titiller ton côté maniaque, ça nous permet d’avoir de beaux billets ! Tout çà pour çà finallement !!

  13. @ Al West: Un avatar USA pour Al West, pas mal, hein? :king_tb:

    @ Joseph: La complicité, c’est le secret. :thumbup_tb:

    @ Nadine (et à ses autres avatars): Non, ce n’est pas une histoire de cul, et cela ne l’a jamais été. Une vie de couple épanouie est due à de très nombreux facteurs, et les galipettes n’en sont qu’une petite partie. Je te souhaite un jour d’avoir autant de complicité, de respect et d’amour pour ton ou ta partenaire. Peut-être est-ce déjà le cas. :bye_tb:

    Et merci pour le compliment.

    Dernière chose: Ne nous sommes pas déjà rencontrés?

  14. Mais tu adores ça Alex faire le ménage ! Et comme Madeleine je ne te crois pas trop. Snooze est très bien je trouve.
    Ne va pas chez Samantdi pour le ménage, viens chez moi c’est plus près, et y’a de quoi faire !

  15. Ah, le sale Snooze, le vilain Snooze ! Pour te détendre, respirer un peu, chasser les préoccupations dérisoires, fuir cet esclavage, je te propose en tout bien tout honneur un apéritif chez moi (cet appartement est une porcherie), voire dînatoire si tu as un petit creux (d’ailleurs il faudrait passer tout le frigo au vinaigre (c’est souverain pour les odeurs, il n’y a que ça)), j’ai un super aspirateur qui sera ravi de te rencontrer (il a lu le post par-dessus mon épaule) et de partager un moment de convivialité gourmande (si tu peux faire halte à Franprix pour prendre du Paic citron y’en a plus), sur quoi nous deviserons agréablement de choses et d’autres (d’autres, beaucoup) en contemplant les hauteurs boisées du fort de Romainville (quand tu auras fait les vitres parce que là la vue n’est pas trop nette, pas sensationnelle), je ne te proposerai pas de rester dormir car toutes les housses de couttes crient après le lavomatic, mais par contre tu pourras sans problème les emporter pour en nourrir ta si gourmande machine à laver, ce qui nous permettra de nous revoir avec les susdites propres, repassées et pliées (oh mais il ne fallait pas, enfin merci), et, je le sens, une grand amitié naîtra ainsi, littéralement reflétée dans les carreaux impeccables de la cuisine, le miroir immaculéde mon bureau, son cadre d’acajou presque aussi étincelant (ne crains pas de bien aller dans les moulures avec le chiffon et la cire), un moment de bonheur pur, propre, nickel, une manière de te réaliser que je t’offre HORS de la maison, hors les murs (c’est important) (cet espace de liberté) (ce choix qu’on se donne de ses propres entraves) , enfin réfléchis-y, n’hésite pas à me contacter (j’ai une boîte de cent paires de gants en latex pour les travaux qui rongent).

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