London Calling

Lundi matin: Le réveil est douloureux. 5 h 30 n’est vraiment pas une heure pour s’extirper de son lit douillet. Et pourtant, c’est le passage obligé pour attraper l’avion de 8h30 en direction de Londres. Je suis fier comme un coq. J’ai passé la soirée de dimanche à assortir cravate, chemise, chaussures, boutons de manchettes à mon nouveau costume noir ramené de Pékin. Même en ayant tout préparé, je quitte l’appartement à 7h00, saute dans un taxi et arrive finalement à Orly ouest à 7h30.

Je passe à l’enregistrement et file au salon Air-France ou j’ai rendez-vous avec mon Super Boss. J’aime beaucoup cet endroit le matin. L’atmosphère est zen, les lumières sont douces et agréables. Tout est conçu pour passer un agréable moment. Presse, magazines, buffet et boissons vous attendent. L’endroit est pourtant majoritairement fréquenté par une population blasée, odieuse et méprisante, la fameuse secte de ceux qui ne voyagent qu’en business. La ligne Paris-Londres est remplie de ce genre d’individus.

Mon Boss et moi-même nous sommes débrouillés pour monter une réunion ce matin avec une firme et discuter ainsi avec eux de l’avenir de leur produit. Je l’adore et j’ai la chance d’être assez complice avec lui. Le but ultime de la manœuvre était ensuite de se balader dans la ville et d’aller déjeuner avec sa nièce actuellement en stage chez une grande compagnie américaine dont le produit phare est un système d’exploitation pour PC. Après l’avoir rejoint sur Piccadilly, nous avons finalement trouvé une charmante terrasse ensoleillée sur Carnaby Street et avons commandé de délicieux sandwichs dont les anglais ont le secret. J’étais un peu gêné car je suis alors entré sans le vouloir dans le jardin secret de mon chef, sa vie privée. Les histoires de famille se sont succédées et j’ai appris à mieux le connaître. Nous avons ensuite parlé de tout et de n’importe quoi, comme si nous nous connaissions tous depuis fort longtemps. J’ai été rapidement mis à l’aise et ai été enchanté de cette rencontre et de ce déjeuner. Le temps est hélas passé très vite et nous avons du courir pour attraper notre avion prévu à 16h15. Comme à chaque retour, nous avons eu le droit aux plateau repas Affaires express avec en vedettes, le fameux fœtus de porc, la pâtisserie du jour et le petit calisson.

J’avais rendez-vous le soir même chez Fabien. Il habite dans un somptueux appartement dans le quartier de Montorgueil. C’est une sortie exceptionnelle pour moi. Mon côté casanier m’interdit le plus souvent toute sortie en début de semaine. Et pourtant j’ai accepté avec joie cette invitation.

Fabien est une personne rencontrée par hasard au Club Med Gym. Snooze étant un habitué du club de Palais royal, ils s’étaient rencontrés et se connaissaient de vue car Fabien appartenait à la deuxième promotions au dessus de celle de Snooze à la faculté. Je le connaissait vaguement de vue, ayant traîné moi aussi dans cette faculté pendant de nombreuses années. Il faisait partie de ce genre de personne connue de vue sans jamais avoir discuté avec.
Ils se sont rencontrés plus fréquemment dans cette salle de sport et, petit à petit, ont commencé à sympathiser. Snooze lui a proposé de rejoindre l’équipe de la radio et Fabien a immédiatement accepté. J’ai de mon côté appris à mieux le connaître et j’avoue être très heureux de cette nouvelle rencontre. C’est une personne assez fascinante. Il est cultivé, drôle, porte beaucoup d’attention aux autres. Lorsqu’on lui parle, on se sent vraiment écouté et curieusement très en confiance. Il s’investit également beaucoup dans le milieu associatif. Il est Pharmacien et travaille pour un laboratoire américain.
Très curieusement, il est encore célibataire. Après avoir passé de nombreuses années avec une copine, il a réalisé que ce qui l’intéressait vraiment, c’était la compagnie des garçons. C’est pourtant le gendre idéal qui ferait frétiller n’importe quelle belle-mère. Il a de plus une gueule d’ange qui met en confiance n’importe quel interlocuteur. Il est fort, ce Fabien.

J’adore quand il fait sa pétasse en chantant du Sheila.

Nous avons passé une délicieuse soirée. Ma journée fut délicieuse.

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