Rue Saint-Sauveur

Il y a quelque temps j’ai écris un post sur l’incroyable Fabien. Nous étions invités hier soir à la « Saint-Sauveur pride ». Fabien avait invité tous ses amis et proches chez lui pour une soirée spectacle. Son appartement est très grand. Je pensais rencontrer beaucoup de monde et je ne fus point déçu. Une petite centaine de personnes était attendue. Nous sommes arrivés un peu avant 22h00. Les invités sont arrivés jusqu’à minuit.
J’aime beaucoup Fabien. Cependant, l’idée de participer à cette réunion ne m’enchantait guère. Nous avions reçu toutes les informations pas e-mail et j’avais repéré certains noms parmi les destinataires. Fabien avait invité de nombreuses personnes rencontrées à la faculté de pharmacie. Je n’étais pas impatient de les revoir à nouveau. Les garçons devaient apporter une bouteille de Champagne, les filles un plat de leur choix (curieuse répartition).
Nous sommes arrivés dans le quartier de Montorgueil, avons monté les cinq étages menant à l’appartement de Fabien. Le bruit de la réception résonnait dans la cour. Deux inconnues nous ont ouvert.
Premier soulagement. Il y avait beaucoup de monde et je ne devais pas me présenter à l’ensemble des invités. J’ai rapidement jeté un coup d’œil. Quelques têtes me semblaient familières. Des têtes de con de la faculté que je n’aimait pas franchement (et qui ne m’aimaient pas non plus). Les gens groupes restaient dans leur coin. Les pharmaciens et les médecins étaient au fond de l’appartement. Les homos restaient à l’entrée. Les pharmaciens et médecins homos étaient entre les deux.
Snooze m’a abandonné pendant quelques minutes (une bonnes demi-heure). Je suis resté seul comme un imbécile, ne bougeant pas et ne parlant à personne. J’ai pu observer et écouter les conversations. Un délice. Une armée de trentenaire se retrouvait. C’était un peu comme dans la chanson de Bruel. On s’était donné rendez-vous dans dix ans.

-Salut chérie, ça fait longtemps
-Tu bosses ou
-Ah… tu est à l’enregistrement chez ce petit labo ? (silence)
-Peux-tu me répéter son nom ?
-De mon côté, je bosse au service marketing de Roche
-C’est un grand labo, mais l’esprit est si familial.
-Trois enfants, mais comment fais-tu ?

Autre point de satisfaction. Les ex-partenaires de faculté avaient bien grossi. Un petit double menton par-ci, un gros ventre par-là. Les bagues de mariage semblaient coincées entre deux bourrelets graisseux aux annulaires. Les femmes ressemblaient à de vieilles bourgeoises coincées. Les hommes semblaient usés. J’ai finalement rejoint Snooze. Il parlait théologie avec un curé.

Fabien nous a indiqué que le spectacle se déroulait dans la cour. Tout le petit mode est descendu. Il a commencé par interpréter trois chansons de Barbara. Il portait une longue robe et une affreuse perruque noires. Longs applaudissements. Une femme a ensuite interprété du Schubert. La belle sœur de Fabien a offert un spectacle de danse africaine. Je me faisais chier. Je suis remonté, ai pris mon sac et suis rapidement rentré à la maison.

Un truc me faisait marrer dans le metro. Snooze souhaitait initialement chanter la « fameuse » chanson de Sheila « Patrick mon chéri » devant les invités. Heureusement pour lui, il a renoncé au dernier moment. L’assistance n’aurait pas spécialement apprécié. Sauf moi peut-être.

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